La France compte 25,8 millions d’emplois, occupés par 22,8 millions de salariés et 3 millions d’indépendants. 12,3 % des salariés, soit 3,2 millions de personnes, ont un emploi précaire, le plus souvent les peu qualifiés et les jeunes, selon l’Observatoire des inégalités.
Les trois quarts des emplois sont des postes de salariés du privé en contrat à durée indéterminée (59 %) ou des fonctionnaires (17 %) selon les données 2014 de l’Insee. 12,3 % des emplois sont précaires, ce qui représente 3,2 millions de personnes, principalement des contrats à durée déterminée (7 % du total des emplois) et des intérimaires (2,1%).
Plus précisément on enregistre sur ces 3182000 Salariés « précaires », 530000 intérimaires, 363000 apprentis, 1257 CDD de droit privé, 587000 CDD de droit public et 445000 stagiaires ou contrats aidés publics ou privés.
Ces données sont discutables. Les apprentis et une partie des contrats aidés reçoivent une formation, il est possible de les compter à part, même si leur contrat de travail est bien précaire.
En revanche, elles n’intègrent pas les précaires non salariés, dont on sait pourtant qu’un certain nombre vivotent au gré des contrats. Elles masquent aussi le fait que, malgré leur CDI, une partie des salariés les moins qualifiés, notamment dans les PME, sont très peu protégés des fluctuations économiques. Enfin, ces données moyennes cachent l’impact de la précarité pour les jeunes. Un tiers des 15-29 ans en emploi ont un statut précaire, contre 8 % des 30-49 ans : 34,1 % des 15-29 ans ont un emploi précaire soit 1,7 million de jeunes sur les 4,9 millions d’actifs de cet âge.
Dans une période de chômage de masse, le statut de la fonction publique et le diplôme constituent une protection essentielle, qui permet de se projeter dans l’avenir . La précarisation ne frappe pas l’ensemble du marché du travail. Celui-ci se fissure en deux univers opposés : des instables qui passent de CDD en intérim (surtout des jeunes peu qualifiés) et des salariés qui occupent des emplois stables (fonctionnaires, salariés qualifiés).
11,5 % des emplois – trois millions au total – sont occupés par des indépendants : ils ne perçoivent pas de salaire, mais vendent leur production, des biens ou des services. A l’intérieur de cet ensemble – dont on parle peu -, les inégalités sont extrêmes, aussi bien en matière de précarité que de niveau de vie . Quoi de commun entre l’artisan maçon soumis aux aléas du bâtiment et le chirurgien de renom dont la clientèle est assurée comme le souligne une autre note de l’observatoire
A l’évidence, il faudrait intégrer une partie des indépendants les moins qualifiés au sein des emplois précaires. Les travailleurs indépendants ont un revenu annuel moyen de 31 800 euros. Mais celui-ci varie de 15 000 à 105 000 euros entre un coiffeur et un notaire… Sans oublier la spécificité des agriculteurs qu’il convient d’évoquer également.
Le taux de précarité (CDD, intérim et apprentissage rapporté à l’emploi total des 15 ans et plus) a essentiellement augmenté entre 1982 et 1990, avec un taux qui est passé de 5,3 à 7,7 %, puis de 1993 à 2000 (de 8 à 11,9 %). Après avoir baissé d’un point jusqu’en 2003 pour atteindre 10,9 %, il est en 2013 de 12 %. Il faut noter qu’en période de crise conjoncturelle, l’emploi précaire diminue dans un premier temps (11,4 % en 2009) : les intérimaires et les contrats à durée déterminée ne sont pas renouvelés et se retrouvent au chômage. C’est dans les premiers temps des périodes de reprises, ou quand l’emploi se fait rare de façon structurelle, que la précarité se développe : le taux s’élève à 12 % depuis 2011.
3 Commentaires
à compléter par le fait que la précarité de l’emploi constitue un facteur de risque professionnel supplémentaire aussi bien physique que psychologique : fréquence des accidents de travail précaire est deux fois plus importante que la moyenne, et de plus ces accidents sont deux fois plus graves.
source : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/psychologie-du-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=163&dossid=552
A compléter également: Les maires, politiques et tout ce qui touche au service public, feraient bien de balayer devant leur porte, car ils emploient des personnels précaires au mépris des lois de la république; il faudrait pouvoir les faire condamner personnellement, et qu’ils payent eux-même les frais d’avocat.
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Il faut surtout comprendre les raisons du développement de cette précarité dans la fonction publique ; elles sont multiples et profondes et ne vont qu’accentuer ce phénomène