9 % des 18-24 ans ont quitté l’école avec, au maximum, le brevet. Ils étaient 41 % en 1978. C’est le constat que fait l’observatoire des inégalités.
En effet, en 1978, 41 % des jeunes de 18 à 24 ans avaient quitté le système scolaire avec au mieux le brevet de fin de troisième et ne suivaient aucune formation. Ils sont qualifiés par le ministère de l’Éducation nationale de « sortants précoces » . Depuis, la proportion a été divisée par quatre et s’établit à 9,3 % en France en 2015 selon les données publiées par Eurostat. Cela concerne environ 80 000 jeunes par an.
Si l’on observe les évolutions de longue période, l’élévation du niveau de qualification de la population et la diminution de la part des peu diplômés sont nettes. La description souvent faite d’un système scolaire produisant de l’échec en masse est trompeuse. Parmi les 9,3 % de sortants précoces, une partie a continué au lycée mais sans obtenir le bac. La population d’illettrés parmi les jeunes est inférieure à 5 % .
Les difficultés de ceux qui n’arrivent pas à décrocher un titre scolaire, notamment en matière d’insertion professionnelle, n’en restent pas moins importantes. Depuis les années 1980, le monde du travail a élevé ses exigences du fait de l’évolution des technologies, mais surtout de la persistance d’un chômage massif. Les candidats à l’embauche sont nombreux et les entreprises privilégient les plus diplômés. D’où un effet de file d’attente et de déclassement de la jeunesse. Par ailleurs, depuis le milieu des années 2000, la part des sortants précoces ne diminue plus guère, autour de 10 % . Cette évolution coïncide avec une diminution des dépenses d’éducation de notre pays rapportées au PIB.
Deux questions se posent. La première est celle de la qualification des jeunes : comment s’assurer que tous soient mieux formés, alors que notre système est parmi les plus sélectifs ? En mettant l’accent sur le tri des meilleurs, l’école française tend à accorder moins d’importance que celle d’autres pays à ceux qui ne réussissent pas à suivre le rythme. La seconde est celle de la place faite par les employeurs aux diplômes en regard d’autres critères comme la compétence personnelle, le fait d’avoir eu des activités non scolaires par exemple.
Qui sont les « sortants précoces » ?
On mesure la part de jeunes de 18 à 24 ans ayant un faible niveau de formation de trois façons différentes. Selon le ministère de l’Education nationale, les jeunes « sans qualification » sont ceux qui ont interrompu leurs études au mieux au niveau de fin de troisième ou de première année de CAP ou de BEP (environ 40 000 jeunes par an). Ils ont arrêté leur scolarité à ce moment.
Le ministère utilise de plus en plus le concept européen de « sortants précoces » : ceux qui, de 18 à 24 ans, ont au mieux le brevet de fin de troisième et ne suivent aucune formation par ailleurs (environ 80 000 jeunes). Ils peuvent avoir poursuivi leur scolarité après la troisième.
Certaines études portent sur les jeunes « sans diplôme » : elles incluent les jeunes sans qualification et tous ceux qui sont allés jusqu’à l’année de terminale du lycée sans obtenir le baccalauréat (environ 140 000 jeunes). Ces jeunes n’ont pas de titre scolaire mais une grande partie dispose de compétences nettement supérieures à ceux qui ont dû arrêter l’école en troisième. Cette donnée souvent mise en avant dans le débat public exagère donc le phénomène.
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