Les pertes et le gaspillage alimentaire dans la restauration collective en France, représentent 17 % des aliments achetés et 14 % des coûts d’achat de matières premières. C’est ce que révèle une nouvelle étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
Basés sur un échantillon de 12 établissements de la région Rhône-Alpes (écoles, hôpitaux, entreprises;..), les résultats de cette étude sont pourtant de « portée nationale » et mettent « en lumière le potentiel significatif d’économies financières et de réduction des impacts environnementaux des actions de lutte contre le gaspillage alimentaire », explique l’Ademe.
L’enjeu est important puisque la restauration collective représente près de 3 milliards de repas chaque année en France et 440 000 tonnes de nourritures jetées, soit plus de 600 millions de repas perdus.
Le coût direct moyen du gaspillage des aliments achetés dans les 12 établissements étudiés s’élève à 27 centimes d’euros par repas. La facture s’alourdit à 68 centimes si l’on y intègre les coûts indirects (temps passé en cuisine, facture de déchets…). Pour un collège qui sert 300 repas pendant 145 jours, la facture se monte à près de 13 000 euros par an.
Les viandes, poissons et œufs constituent la catégorie d’aliments les plus jetés, représentant 21% des quantités perdues et 46 % des coûts perdus, et 77% des émissions de gaz à effet de serre
Avec un coût moyen des matières premières de 1,90 € par repas constaté en moyenne et 910 millions d’euros gaspillés en coûts directs, ce sont environ 480 millions de repas qui sont gaspillés par an.
Quelques équivalences :
-600 millions de repas, cela représente près de 5 jours de nourriture (déjeuner et dîner) pour l’ensemble des français
-480 millions de repas, cela représente l’ensemble des déjeuners de presque un an de tous les habitants de la Métropole du Grand Lyon
– 1 550 000 tonnes de CO2, c’est l’équivalent en émissions de CO2 induites par les aliments perdus et gaspillés de 6,2 Milliards de km parcourus par une petite voiture citadine, soit les émissions annuelles d’environ 415 000 voitures
Par ailleurs, il existe, au-delà de ces moyennes établies sur 12 établissements, une forte variabilité sur l’ensemble des résultats. Ne serait-ce que pour les quantités de pertes et gaspillage alimentaire, si la moyenne est à 113 g par repas, les valeurs s’échelonnent entre 52 et 229 g/repas, soit du simple à plus du quadruple !
La possibilité de travailler en flux tendu permet de limiter les quantités gaspillées par rapport aux quantités préparées, d’où l’importance des règles d’inscription à la restauration collective
La réduction du gaspillage en restauration collective permet aussi d’investir dans des produits locaux de meilleure qualité, favorisant ainsi le développement global de la chaîne de valeur alimentaire sur leur territoire
L’étude recense quelques retours d’expérience issus de la plateforme d’échanges dédiée et destinée notamment aux collectivités.
Commentaires récents