En 2015, 145197 agents de la Police nationale , fonctionnaires de l’Etat, et 20996 agents de la police municipale, fonctionnaires territoriaux étaient en activité.
Le statut des polices municipales n’est pas toujours suffisamment clair : son périmètre demande à être précisé ; on assiste par ailleurs à un brouillage des responsabilités de l’Etat et des communes, de toutes les tâches de police de proximité.
La question de l’armement traitée de façon différente selon les communes en n’en est-il pas une illustration alors que seuls 45% des policiers municipaux portent une arme en France? Est-ce vraiment pertinent de confier la gestion de la circulation à des policiers municipaux qui n’ont pas un accès direct au fichier des véhicules ? On vient seulement d’ouvrir l’accès aux fréquences radio !
C’est inégalitaire car on rompt avec la logique républicaine selon laquelle c’est à l’Etat d’assurer la sécurité des personnes et des biens uniformément sur le territoire : 10% des communes seulement dispose d’une police municipale !
L’Etat y voit un intérêt budgétaire, c’est évident : le récent mouvement des policiers en atteste comme l’état de certains commissariats. Certains maires peuvent certes être satisfaits de cette situation avec l’idée de posséder une police à leur main.
Les agents de la police municipale sont là pour lutter contre les incivilités (stationnement sauvage, propreté, petite délinquance, différents de voisinage, etc.) qui nourrissent le sentiment d’insécurité. Ils servent évidemment de relais à la police nationale sur le terrain mais ils ne se substituent pas à elle en intervention.
Les brigades anti criminalité (BAC) de la police nationale deviennent progressivement des forces d’intervention. Les effectifs de police secours sont de plus en plus exploités pour des missions de maintien de l’ordre ou pour des gardes statiques. Des missions qui se rapprochent de celles de la police nationale
La police nationale peine à assurer les missions du quotidien. Un vide que les polices municipales viennent donc combler. Un transfert de tâches qui s’effectue néanmoins en dehors d’un cadre vraiment clair et avec de fâcheuses inégalités territoriales.
Sur le terrain, les policiers municipaux constatent que leurs missions changent, et se rapprochent de plus en plus de celles de la police nationale, comme des actions de sécurité routière ou de police de proximité, d’intervention lors de troubles à l’ordre public. En cas de petite délinquance de voie publique, les habitants ont de plus en plus le réflexe d’ appeler la police municipale car ils la connaissent .
“L’ancrage local, le travail partenarial et le lien de confiance avec la population sont des éléments décisifs pour les polices municipales, essentiels pour gagner en légitimité et en efficacité, rappelle une récente note de l’IAURP , y compris s’agissant de leur contribution en matière de renseignement, d’antiterrorisme et de prévention de la radicalisation.”
On peut parler de coproduction de la sécurité. Au fil des années, la police municipale est devenue la police de proximité . Revers de la médaille , Les mairies qui en ont les moyens engagent des dépenses conséquentes, ce qui accroit les inégalités territoriales.
La police nationale s’accommode aujourd’hui mieux de la présence de ses collègues municipaux, et même des agents des sociétés privées, à condition que le rôle de chacun soit bien clair.
Commentaires récents