Les disparités régionales en matière d’emploi se creusent

En matière d’emploi et de chômage, les disparités territoriales françaises sont réelles. Cohabitent ainsi des ensembles régionaux dynamiques et d’autres structurellement en difficulté. A ce premier niveau de disparités s’en superpose un second, à l’échelle métropolitaine, entre les principaux pôles urbains et leur périphérie, selon l’analyse de l’AMF.

Dans son cinquième rapport consacré à l’emploi, l’Observatoire des territoires dresse un panorama de ces disparités géographiques françaises soulignant que ces « disparités sont organisées selon deux logiques superposées et complémentaires ». En plus de différentiations interrégionales fortes entre les espaces de l’ouest et du sud, en croissance économique et très attractifs, et ceux d’un grand quart nord-est et du centre et des Dom, plus en difficulté, viennent se superposer des variations entre centre et périphérie dans les grandes aires urbaines.

En 2012, la France métropolitaine comptait 4,9 millions d’emplois de plus qu’en 1975 mais cette croissance de l’emploi a été sélective, se concentrant principalement dans la couronne parisienne, sur les façades atlantique et méditerranéenne, autour de l’agglomération toulousaine et dans le quart sud-est du pays, rappelle l’Observatoire des territoires dans son rapport.

A l’inverse, les espaces en déclin démographique, peu attractifs (zones peu denses du centre et du nord-est, intérieur de la Bretagne et de la Normandie) ont vu leur nombre d’emplois diminuer depuis 1975. « Si à l’échelle locale, les évolutions de l’emploi sont largement déterminées par les dynamiques démographiques de long terme, les spécialisations sectorielles jouent également un rôle », analyse l’observatoire.

Cette tertiarisation de l’économie a ainsi conduit à modifier les contrastes entre territoires : alors qu’ils se distinguaient hier selon leur caractère industriel, urbain tertiaire ou rural agricole, apparaît avant tout aujourd’hui un contraste entre des espaces tertiaires attractifs, métropoles et façades méditerranéenne et atlantique, et des espaces orientés vers une économie productive, globalement moins tertiarisée, globalement en difficulté.

Mais les facteurs de croissance sont multiples et sont loin d’être réductibles à cette spécialisation économique des territoires, avertit l’observatoire. Toutes les zones d’emploi tournées vers l’économie productive n’ont pas en effet connu le même sort, poursuit le rapport qui cite notamment le cas des Pays-de-la-Loire en croissance positive.

Cependant, les zones où le chômage est le plus élevé (Dom, Nord-Est et littoral languedocien) restent les mêmes depuis plusieurs décennies. « Cette hiérarchie tend même à se figer de plus en plus », note même le rapport. Un constat qu’il convient d’affiner. Ainsi, si un faible taux de chômage peut refléter un dynamisme très favorable, il peut aussi être associé au déclin d’un espace lié à un solde migratoire négatif. De même, dans les zones affichant un taux de chômage élevé, existent des regroupements d’espaces aux dynamiques très différenciées. Si le pourtour méditerranéen et le Nord-Est connaissent le même taux de chômage très élevé, leurs dynamiques sont très différentes, constate l’obervatoire.

Autres disparités, celles existant entre les pôles urbains, qui concentrent les emplois et des espaces peu denses en grande couronne de plus en plus sous l’influence de ces pôles. Mais là aussi, les situations sont hétérogènes entre grandes agglomérations.

Pour l’Observatoire des territoires, ces inégalités territoriales en matière d’emploi « posent des questions fondamentales pour l’aménagement du territoire qui dépassent le cadre strict de l’emploi et du chômage ».

 Accéder au rapport interactif.

Le rapport                  Synthèse du rapport 

 

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