Les élections législatives bulgares du 26 mars pourraient ne pas dégager de majorité. Le nouveau président de la République de Bulgarie Roumen Radev, élu le 13 novembre 2016, a dissous l’Assemblée nationale (Narodno sabranie), chambre unique du Parlement bulgare et convoqué des élections législatives anticipées pour le 26 mars.
Le parlement bulgare est monocaméral. Son unique chambre, Narodno sabranie, compte 240 députés, élus tous les 4 ans au sein de 31 circonscriptions électorales plurinominales qui correspondent aux oblasti (départements) du pays. Le mode de scrutin est mixte : 31 députés sont élus au scrutin majoritaire et 209 au scrutin proportionnel
Ces élections seront les troisièmes depuis 2013. Selon la fondation Schuman, elles pourraient cependant ne pas permettre de dégager une majorité solide capable de mettre en place les réformes économiques et institutionnelles dont la Bulgarie a besoin.
12 partis et 9 coalitions sont en lice pour ces élections législatives. Selon la dernière enquête d’opinion , le GERB avec 29,7% serait au coude-à-coude avec le Parti socialiste (BSP) (28,7%). Le Front patriotique arrive en 3e position avec 9,9% des suffrages, suivi du Mouvement pour les droits et les libertés (DPS), parti représentant la minorité turque qui obtiendrait 9%.
Alors que le chef de l’Etat a un rôle essentiellement honorifique en Bulgarie, Boïko Borissov, créateur du GERB, avait transformé l’élection présidentielle en vote de confiance de son gouvernement. La Bulgarie est désormais dirigée par un gouvernement technique intérimaire conduit par Ognyan Gerdjikov, ancien président du parlement (2001-2005).
Boïko Borissov est le premier chef de gouvernement bulgare à avoir accompli deux mandats : le premier entre 2009 et 2013 puis le deuxième entre 2014 et 2016. Il met en avant son bilan à la tête de l’Etat. Il se félicite de la baisse du taux de chômage (8%) et de la hausse du salaire minimum (460 lev, soit 235,1 €). Il aime également à indiquer que sous son mandat, les finances de l’Etat ont retrouvé des valeurs positives et que le système de transport autoroutier du pays a été développé et modernisé. Néanmoins, une grande partie des Bulgares considèrent que Boïko Borissov a échoué sur plusieurs questions comme la réduction de la pauvreté (dix années après son adhésion, la Bulgarie est l’Etat membre le plus pauvre de l’Union européenne) et la réforme du système judiciaire.
Boïko Borissov a accusé son principal rival de traîtrise et de mensonges et notamment de vouloir supprimer la flat tax (impôt à taux unique fixé à 10% pour la TVA, l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés) et rétablir la progressivité de l’impôt.
8 partis ont obtenu des députés lors des dernières élections législatives du 5 octobre 2014:
– Les Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB), créé en 2006 par Boïko Borissov, ancien Premier ministre, a obtenu 84 députés ;
– Le Parti socialiste (BSP), conduit par Korneliya Ninova, a obtenu 39 élus ;
– Le Mouvement pour les droits et les libertés (DPS), parti représentant la minorité turque, fondé en 1989 et dirigé par Mustafa Karadayi, a obtenu 38 députés ;
– Le Front patriotique, regroupant le Mouvement national et le Front national de salut de la Bulgarie, a obtenu 19 élus ;
– Le Bloc réformateur, coalition de 5 partis , et dont le porte-parole est Petar Moskov, membre du gouvernement sortant, a obtenu 23 sièges ;
– Bulgarie sans censure (BBC), parti populiste créé et emmené par l’ancien journaliste de télévision Nikolay Barekov, a obtenu 15 députés ;
– Ataka (A), parti populiste de droite fondé en 2005 et conduit par Volen Siderov, a obtenu 11 sièges ;
– L’Alternative pour la renaissance (ABV), parti de gauche créé en 2014 par l’ancien président de la République (2002-2012) Georgi Parvanov, a obtenu 11 élus.
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