Marcher pour les sciences le 22 avril , c’est montrer le soutien et l’attachement des citoyens aux principes d’indépendance de la recherche, c’est défendre la construction des savoirs face aux opinions et idéologies préconçues, c’est affirmer la nécessité du dialogue entre sciences et sociétés, et exiger la prise en compte du travail scientifique dans les décisions politiques. Cette marche sera également l’occasion de se poser ensemble la question de la place des sciences dans la société et d’initier des actions de culture scientifique.
La Marche pour les Sciences (March for Science), initiée au Etats-Unis en réponse aux multiples positions antisciences du nouveau président des Etats-Unis, a pour objectif de défendre l’indépendance et la liberté des sciences.
Pourquoi Trump cible-t-il ainsi le monde universitaire et la recherche ? Pour la même raison qu’il cible le journalisme d’investigation : les scientifiques comme les journalistes utilisent une méthode basée sur la collecte, la vérification et l’analyse des faits. Impossible pour eux de souscrire à la fabrication pure et simple et à l’utilisation de pseudo-faits (« alternative facts ») et de « post-vérités » pour donner crédit à des positions idéologiques, favorisant les grands lobbies industriels ou religieux sur des sujets aussi divers que le changement climatique, la vaccination, l’économie, le port d’armes, l’interruption de grossesse, les mouvements migratoires ou les relations internationales…
Les communautés scientifiques états-uniennes, pourtant peu politisées, n’ont pas tardé à mettre en place des stratégies de résistance comme la sauvegarde de données sensibles susceptibles d’être effacées sur ordonnance (DataRescue), des manifestations contre le décret anti-immigration affectant les ressortissants de sept pays à majorité musulmane, qui aurait des effets désastreux sur la collaboration scientifique, mais aussi la création de comptes de réseaux sociaux « renégats » (rogue) ou « alternatifs » pour la NASA, l’EPA ou les instituts nationaux de santé, qui tous échappent au contrôle de l’État. Inspirée de la Women’s march, l’organisation d’une March for Science à Washington et dans d’autres villes états-uniennes fait partie de ces initiatives. Elle a lieu le 22 avril, le Jour de la Terre, pour signifier l’immense danger que représente la mise au pas des sciences. Ces mouvements décentralisés et spontanés se sont étendus à l’étranger. « La science n’a pas de patrie », disait Pasteur, son universalisme fait sa force et sa grandeur.
En France, la question du changement climatique, pourtant essentielle à l’échelle de la planète, est trop peu présente dans les débats de la campagne présidentielle. En revanche, les discours politiques construits sur des affirmations idéologiques, voire sur des contrevérités, sont quotidiens et rencontrent un succès inédit. Ceux qui, à l’inverse, défendent une vision rationnelle de la vérité source d’émancipation et de progrès sont devenus inaudibles. Il n’est plus possible d’observer ces évolutions sans rien opposer.
LE 22 AVRIL, MARCHEZ AVEC NOUS POUR :
- défendre la méthode scientifique face aux opinions et idéologies préconçues
- montrer le soutien citoyen à l’indépendance des recherches publiques
- renforcer le dialogue entre sciences et société , et définir ensemble la place des sciences dans la société
- promouvoir la culture scientifique et les sciences participatives
- convaincre les politiques de mieux prendre en compte les résultats scientifiques dans leurs décisions
Commentaires récents