C’est hier que Michel Bérégovoy, ancien député de Rouen, nous a quittés à l’âge de 80 ans. Ancien cheminot, il était un Socialiste de la première heure.
C’est d’abord au natif de Déville que je voudrais rendre hommage. Son père d’origine Ukrainienne, était arrivé à Déville pour travailler à la Compagnie des métaux, aujourd’hui Vallourec. Il se marie à Déville et tient avec sa femme un café épicerie, aujourd’hui détruit, dans le quartier Fresnel. C’est là, maintenant «Place Pierre Bérégovoy », que nait Michel, en 1931, six ans après son frère Pierre qui fut Premier Ministre de François Mitterrand. Il y vivra 4 ans avant de partir habiter La Vaupalière. Il était revenu à plusieurs reprises à Déville, pour l’inauguration de la place Pierre Bérégovoy en 1990, du lycée de la Vallée du Cailly avec son frère, ou pour le lancement du premier jour du timbre à l’effigie de son frère en 2003 : c’était toujours avec une certaine émotion qu’il revenait sur les lieux de son enfance.
Michel était un homme de conviction, ce n’était pas un homme d’allégeance. Il adhère dès 1947 aux Jeunesses Socialistes en 1947 avant de rejoindre la SFIO. Mais en désaccord avec elle sur la guerre d’Algérie, il la quitte en 1958 et rejoint le PSA qui deviendra le PSU en 1960. C’est au PSU, dans la tourmente de 1968, que, jeune étudiant, je fais sa connaissance. Dès 1969 il rejoint le Parti Socialiste, avec les amis de Jean Poperen.
C’est surtout comme élu que je connaitrai Michel. D’abord après avoir été élu député en 1981, il est réélu en 1988, alors que je viens moi-même d’être élu député de la 2éme circonscription. De 1988 à 1993, nous ferons de nombreux voyages ensemble par le train pour nous rendre à l’Assemblée Nationale, assister à de nombreuses réunions, ou derrière son aspect parfois bourru, apparaissait un homme de cœur, un homme de convictions.
J’aurais enfin le bonheur de siéger avec lui sur les bancs du Conseil régional, pendant deux mandats, de 1986 à 1998. Il incarnait l’opposition de la gauche rouennaise et se battait pour sa ville avec une détermination qui conduit à la victoire d’Yvon Robert en 1995.Puis Il rejoindra le conseil général en 1996.
Michel Bérégovoy était un homme simple, qui n’a jamais oublié ses racines, un homme de gauche, solide dans ses valeurs. A sa femme et à tous ses proches j’adresse mes plus sincères condoléances.
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