Combien d’années en moyenne les Européens travaillent-ils ? Eurostat, l’office de statistique de l’Union Européenne a publié, son baromètre annuel , qui évalue la durée de vie active moyenne des Européens. L’étude combine données démographiques (espérance de vie) et données économiques (taux de population active). En 2016, un Européen, âgé de 15 ans, pouvait en moyenne espérer avoir une vie active de 35,6 ans. C’est en Suède que la durée de vie active est la plus élevée avec 41,3 ans en moyenne.
La France figure dans la moyenne européenne, car un Français, âgé de 15 ans peut envisager, selon Eurostat, de travailler en moyenne 35 années. Parmi ses voisins frontaliers, la France est au même niveau que l’Espagne. En revanche, le pays est en-dessous de l’Allemagne qui revendique 38,1 ans, mais au-dessus de la Belgique et l’Italie, respectivement créditée de 32,6 et 31,2 ans.
L’étude met en évidence des fractures entre trois groupes de pays. En tête du peloton, des pays qui oscillent entre 40 et 44,9 ans de vie active. On y retrouve la Suède, la Hollande, les Pays-Bas et la Suisse. Ainsi, un jeune Hollandais de 15 ans peut envisager en moyenne d’avoir une vie active de 40 ans. Un chiffre qui monte même à 42,5 ans en Suisse, mais le pays n’est pas membre de l’Union européenne.
Selon Eurostat, il est possible de distinguer un second groupe de pays dont la moyenne du temps de travail actif varie entre 35 et 39,9 années. C’est le cas notamment de la France, du Portugal, de l’Espagne, de l’Allemagne ou encore de l’Irlande. Ainsi un jeune Allemand peut aujourd’hui espérer en moyenne travailler activement durant 38,1 ans, c’est presque trois années supplémentaires par rapport à la France.
Enfin, il y a les pays ou la durée moyenne est de moins de 35 ans. Figurent en queue de ce classement, la Belgique, le Luxembourg, l’Italie, la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie ou encore la Croatie. Ainsi, en Pologne, la durée de la vie active moyenne plafonne à 32.9 ans. Mais le chiffre est encore plus faible en Italie, le plus faible de toute l’Union européenne, avec 31.2 ans.
La principale explication à ce classement en trois groupes est le taux de travail des femmes. Dans les pays du nord de l’Europe, les femmes sont très engagées sur le marché du travail, cela fait donc augmenter le temps global de vie active des populations. Dans le second groupe dont la France, c’est un peu moins le cas. Et beaucoup moins dans le troisième groupe de pays comme avec l’Italie.
L’engagement des seniors sur le marché du travail est aussi un paramètre qui fait varier la durée. Cependant, si on restreint l’indicateur uniquement sur les hommes, on s’aperçoit de manière générale que les différences entre pays européens sont assez faibles.
En 2000, l’écart entre les hommes et les femmes concernant la durée de la vie active était de 7,2 ans. Ce chiffre est tombé à 4,9 ans en 2016. Hormis en Roumanie, les femmes ont connu, en dix ans, entre 2006 et 2016, dans tous les Etats européens, une augmentation significative du temps de leur vie active. Ainsi, les femmes ont gagné en moyenne, 9 ans à Malte, 4,6 ans en Lituanie, 4,4 ans en Espagne, 4,2 ans en Hongrie ou encore 3,2 en Autriche. Eurostat souligne aussi qu’il n’y a pas forcément de corrélation au sein d’un même pays entre le temps global de vie active et l’écart entre les hommes et les femmes. Ainsi, on note un écart similaire, de près de 5 années entre hommes et femmes dans des pays avec un temps de vie active long comme en Angleterre (38,8 ans), et à l’inverse dans des pays au temps beaucoup plus court comme la Hongrie (33,2 ans).
Commentaires récents