La déchetterie est à la fois un service public de proximité et un service environnemental qui est relativement peu étudié et peu discuté. Pourtant son importance est manifeste.
Les déchetteries jouent un rôle très important dans le recyclage et la gestion de déchets complexes. En effet, certains déchets se prêtent mal à la collecte en porte à porte (au moyen des poubelles) et les élus demandent alors aux particuliers d’aller à déchetterie. Il s’agit par exemple des déchets verts, soit les résidus du jardinage/élagage, ou des déchets de travaux dans la maison/bricolage. Il s’agit d’une contrainte non négligeable pour le particulier et qui oblige la collectivité à proposer un service de déchetterie proche et performant.
La déchetterie sert aussi de « voiture balai », notamment quand les particuliers vident leur grenier. Ce fait est notamment valable pour les déchets équipements électriques et électroniques (DEEE micro-ondes, ordinateurs, téléphones portables, etc.), qui, avec l’incessant renouvellement technologique, sont en forte croissance. Elle a un role crucial au regard des objectifs de la collecte et du recyclage .
L’ADEME a recensé plus de 4500 sites de déchetteries publiques, soit une multiplication de leur nombre par 12 en 25 ans. Elles ont collectés quelques 12,5 millions de tonnes de déchets collectés en 2015, soit un tiers environ des déchets collectés par les communes ou intercommunalité.
La récente enquête de l’association de consommateurs Consommation Logement Cadre de vie (CLCV) montre que les usagers des déchetteries sont particulièrement satisfaits de ce service. Cette étude de satisfaction fait apparaître en effet des résultats « très positifs » avec 88 % des sondés qui se disent « satisfaits » ou « très satisfaits » des conditions et de l’accueil sur site, 87 % des informations données sur place et 78 % « satisfaits » des informations données au préalable par les différents supports d’information municipaux.
En termes de geste de tri, l’enquête montre que les sondés amènent principalement en déchetteries des déchets verts issus du jardin (40 %) puis des déchets de travaux et de bricolage (20 %) et enfin des encombrants divers (19 %) et des équipements électriques et électroniques (15 %).
Selon l’étude « il apparaît que lorsqu’un usager veut ramener un équipement électrique usagé (four micro-ondes, ordinateur, etc.), son premier réflexe (à 57 % des cas) est de se tourner vers les déchetteries bien plus que vers le service des encombrants de la mairie ou la reprise en magasin ».
L’enquête révèle également un « attachement quasi unanime » envers ce service à l’accès gratuit puisque 97 % des usagers particuliers sondés ne l’ont pas payé, « ce qui confirme la politique des collectivités locales qui font payer l’accès aux professionnels et font contribuer les particuliers par la fiscalité locale seulement ». Au total, 91 % des sondés plébiscitent ce mode de financement face à la tarification à l’usage.
Un point d’interrogation existe tout de même concernant la « qualité de la collecte » dans les déchetteries, notamment la qualité environnementale de la reprise. « Les sondés concernés déclarent que, dans 60 % des cas, leur appareil est collecté dans un espace ouvert sans agent alors même que cette technique est déconseillée car l’équipement est dégradé par les intempéries et devient moins propice au recyclage », explique CLCV.
Par ailleurs, l’association pointe la sous-représentation des personnes habitant les centres urbains dans les réponses à son enquête : « En sachant que ces territoires sont de loin ceux qui trient et recyclent le moins, il parait nécessaire de réfléchir à des formes nouvelles de déchetteries urbaines ou à tout autre mode de collecte équivalent ».
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