Le parti populiste ANO, favori des élections législatives Tchèque

Le 6 avril dernier, Milos Zeman, président de la République tchèque, annonçait que les 20 et 21 octobre prochain, les Tchèques seraient appelés à renouveler les 200 membres de la Chambre des députés, chambre basse du Parlement. Des élections importantes dans cette partie de l’Europe tentée par le populisme.

7 partis politiques sont entrés à la Chambre des députés à l’issue des précédentes élections législatives des 25 et 26 octobre 2013 :

– Le Parti social-démocrate (CSSD), fondé en 1878, membre de la coalition gouvernementale sortante, est le parti du Premier ministre sortant, Bohuslav Sobotka. Il possède 50 sièges ;

– ANO, dont l’acronyme signifie à la fois « oui » et Action des citoyens insatisfaits, est un parti populiste fondé en 2012 par Andrej Babis qui le dirige encore. Membre du gouvernement sortant, il compte 47 députés ;

– Le Parti communiste de Bohème et Moravie (KSCM), créé en 1989, dernier parti communiste non réformé d’Europe centrale. Il possède 33 sièges ;

– Tradition, responsabilité, prospérité 09 (TOP 09), parti de centre droit, fondé en 2009 , compte 26 députés ;

– Le Parti démocrate-civique (ODS), parti eurosceptique de droite créé en 1991 et dirigé par Petr Fiala, possède 16 sièges ;

– Usvit (Aube de la démocratie directe), parti populiste, compte 14 députés;

– L’Union chrétienne-démocrate-Parti du peuple (KDU-CSL), parti centriste , possède 14 sièges.

Le pays est dirigé depuis 2013 par une coalition gouvernementale qui rassemble le Parti social-démocrate (CSSD), ANO, parti d’Andrej Babis, et l’Union chrétienne-démocrate-Parti du peuple (KDU-CSL), parti centriste.

La dernière enquête d’opinion crédite selon la fondation Schuman, ANO de 30,9% des suffrages le 21 octobre prochain, loin devant le Parti social-démocrate (13,1%), le Parti communiste de  Bohème et Moravie (11,1%),

Au début du mois de mai dernier, le Premier ministre (CSSD) avait demandé à son ministre des Finances -et vice-Premier ministre- Andrej Babis de s’expliquer sur des transactions financières, notamment sur l’origine d’une somme de 1,5 milliard de couronnes (55 millions €), et sur une accusation de fraude fiscale et de multiples conflits d’intérêt. Considérant qu’il ne parvenait pas à recueillir suffisamment de réponses, il a annoncé la démission de son gouvernement de façon à obtenir le départ d’Andrej Babis de son poste.

 Andrej Babis a nié toute malversation financière et souligné qu’en souhaitant le limoger, le Premier ministre ne respectait pas l’accord de coalition gouvernementale qu’il avait signé avec lui

En dépit de tous les problèmes qu’il rencontre et les obstacles auxquels il doit faire face, Andrej Babis reste populaire. « Il semble que la campagne menée contre Andrej Babis par presque tous les partis politiques tchèques ces dernières semaines ont plutôt aidé sa cote de popularité à grimper » selon une note de la fondation Schuman

ANO qui reste favori devrait avoir des difficultés à trouver des alliés avec lesquels former une coalition et donc in fine pourrait être empêché de constituer le prochain gouvernement.

 Le Parti social-démocrate qui a choisi pour slogan « Un pays où il fait bon vivre », présente un programme très à gauche qui, de façon classique, promet davantage de redistribution, une hausse des aides sociales (couverte par une augmentation des impôts des banques et des entreprises internationales) et du salaire minimum.

Le Parti démocrate-civique (ODS) de Petr Fiala mène une campagne de droite, promettant des baisses de taxes et des coupes dans les dépenses publiques. Eurosceptique, l’ODS est opposée à l’introduction de l’euro et rejette la répartition au sein des Etats membres votée par l’Union européenne des réfugiés

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