« Faire de l’apprentissage une voie d’excellence et de réussite ». C’est le résultat auquel la ministre du Travail souhaite qu’aboutisse la concertation engagée sur l’apprentissage
Lancée le 10 novembre 2017, la concertation sur la réforme de l’apprentissage, devra déboucher sur une remise de rapport à la ministre du Travail fin janvier 2018 et un projet de loi attendu au printemps.
Un calendrier serré et une feuille de route ambitieuse pour les parties prenantes de l’exercice qui devront plancher sur le parcours et le statut de l’apprenti, la gouvernance et le financement du système, la construction des diplômes et l’offre de formations… avec un objectif en ligne de mire : augmenter le nombre de places offertes à l’apprentissage et son attractivité auprès des jeunes et des entreprises.
La France compte 13,8 % de 20-24 ans au chômage et 14,7 % de 15-29 ans ni en emploi ni en formation en 2015 (on les appelle les NEETs pour « Not in Education, Employment, or Training »). Dans le même temps, plus de 7 apprentis sur 10 sont en emploi quelques mois après la fin de leur formation. On mesure donc bien tout l’intérêt d’une montée en charge de l’apprentissage, dans un contexte où, comme le souligne la ministre du Travail, « la meilleure et la première protection contre le chômage est la compétence ».
D’autant plus que la France a visiblement des marges de progression : « seuls 7 % des jeunes [Français] sont en apprentissage [quand] tous les pays qui ont vaincu le chômage de masse affichent un taux de 15 %, voire 20 % », déplore Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale. Avec un total de 412 300 apprentis fin 2016, selon les chiffres du ministère, on est encore en deçà de l’objectif des 500 000 jeunes en apprentissage fixé par le gouvernement en 2005… pour 2009. Des chiffres qui pointent clairement une sous-utilisation du système malgré son rendement avéré en termes d’insertion sur le marché de l’emploi.
À qui la faute ? À des dispositifs de mise en œuvre « trop rigides », estime Muriel Penicaud, la ministre du Travail, qui appelle donc de ses vœux une réforme « en profondeur » pour que le système devienne « plus réactif et plus opérationnel ». Mais aussi à un déficit d’image. L’apprentissage continue d’être vu en France comme « une orientation par l’échec » et non comme « une pédagogie alternative », constate la ministre.
« l’acte 2 de la réforme du marché du travail » englobe , en plus de la transformation de la formation professionnelle et de l’assurance chômage, celle de l’apprentissage. Préalable à cette transformation : la concertation.
Partenaires sociaux, chambres consulaires, régions et experts ont donc trois mois pour plancher sur les moyens de mettre « les entreprises en situation de proposer beaucoup plus de places en apprentissage », suivant l’objectif fixé par Muriel Pénicaud. Un objectif qui suppose, de travailler sur l’orientation, la construction des diplômes, la carte des formations et le financement de l’apprentissage, ainsi que sur le statut de l’apprenti et son accompagnement, indique la feuille de route fixée par la ministre.
Après une présentation des éléments de diagnostic sur l’évolution de l’apprentissage, les freins au développement, les enjeux financiers, juridiques et pédagogiques de l’apprentissage et les comparaisons internationales, se mettent en place quatre groupes de travail : « le premier sur le parcours de l’apprenti, le deuxième sur entreprises et apprentissage, le troisième sur financement et gouvernance et le quatrième sur l’offre de formations ». Ce travail sera complété par [les résultats] des entretiens citoyens qui seront menés dans le même temps que la concertation .
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