Le nettoyage est une activité de main-d’œuvre globalement peu qualifiée. Ce secteur emploie une proportion élevée de femmes, de salariés à temps partiel et de travailleurs âgés.
Il est dynamique : son chiffre d’affaires, 15 milliards d’euros en 2015, selon une récente note de l’INSEE, a progressé de 65 % en dix ans, sous l’effet de l’externalisation massive des fonctions support des entreprises. Il représente 4% des entreprises de service et emploie 404 000 personnes, soit 294 000 salariés en équivalent temps plein.
Cette croissance est nettement plus élevée que celle de l’ensemble des services aux entreprises. Elle est supérieure à celle de la sécurité, autre activité de soutien aux entreprises et également à fort contenu en main-d’œuvre (+ 3,5 %).
Les opérateurs des services de nettoyage proposent des prestations classiques dites « nettoyage courant » et des prestations spécialisées dites « nettoyage spécialisé » (nettoyage industriel, ultra-propreté, etc. Le « nettoyage courant » occupe une place prépondérante puisqu’il représente les trois quarts du chiffre d’affaires du secteur. Il s’agit, pour l’essentiel, de « nettoyage courant de bâtiments » (10 milliards d’euros) ; les « activités combinées » n’ont qu’un poids marginal (0,9 milliard). Le « nettoyage spécialisé » recouvre principalement le nettoyage industriel au sens large (de locaux et machines industriels ; 2,3 milliards), mais aussi le nettoyage dit 3D (désinfection, désinsectisation et dératisation) et d’autres activités de nettoyage.
En raison de la part importante des salaires dans la valeur ajoutée, le taux de marge est faible dans ce secteur (10 %), en dépit de rémunérations peu élevées (24 000 euros par an en moyenne par salarié en équivalent temps plein au lieu de 44 000 euros dans les services aux entreprises hors intérim). Toutefois, il se redresse depuis 2013, grâce à la montée en charge du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi et au pacte de responsabilité.
Globalement la main-d’œuvre est globalement peu qualifiée et travaille deux fois plus souvent à temps partiel (44 %) que dans l’ensemble des services aux entreprises. En dépit d’une moindre proportion de contrats courts le taux de rotation du personnel (26 %) est plus élevé que celui de la moyenne des services aux entreprises (21 %). Majoritairement féminine (58 %), plus âgée (38 % de plus de 50 ans, contre 25 % dans les services aux entreprises), elle comporte une forte proportion d’étrangers (35 %).
La moitié des salariés cumulent plusieurs emplois. En plus de leur emploi principal dans ce secteur, ils peuvent avoir un second emploi dans une autre entreprise de nettoyage (27 %), mais plus souvent dans la santé humaine et l’action sociale, l’hébergement et la restauration, le commerce, l’administration ou chez des particuliers.
En 2015, l’intensité capitalistique du secteur du nettoyage est faible (11 000 euros contre 76 000 euros dans les services aux entreprises) ; elle est par ailleurs moins élevée dans le nettoyage courant de bâtiments (environ 5 000 euros) que dans le nettoyage spécialisé (17 000 euros) dont les investissements sont néanmoins croissants (+ 6 % en moyenne annuelle depuis 2005) pour répondre à la demande de plus en plus complexe de la clientèle : acquisition d’équipements automatiques dans les aéroports, utilisation de solutions techniques adaptées aux milieux sensibles…
Les deux tiers du chiffre d’affaires du secteur du nettoyage proviennent de 22 grandes entreprises (GE) et de 2 600 petites et moyennes entreprises (PME hors microentreprises dans cette étude). Le dernier tiers est assuré par 170 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et plus de 34 000 microentreprises (dont autoentrepreneurs)
Télécharger la note ; Le secteur du nettoyage
Sommaire
- Le secteur du nettoyage emploie 404 000 personnes en 2015
- Une croissance plus rapide que dans les autres services aux entreprises
- Le secteur concentre les trois quarts des nettoyeurs
- La professionnalisation du secteur se renforce
- Des grands groupes, mais aussi un important tissu de petites entreprises
- Le recours à la sous-traitance s’accroît
- Un secteur de main-d’œuvre, dont l’intensité capitalistique augmente
- Le taux de marge se redresse depuis 2013
- Des caractéristiques d’emploi atypiques
- Les principaux opérateurs intervenant dans le nettoyage
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