Durant l'été 2010, le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe, a demandé à un «Groupe d'éminentes personnalités » indépendant (le Groupe) de préparer un rapport sur les défis que pose la résurgence de l'intolérance et de la discrimination en Europe. Le rapport fait le point sur la gravité des risques, en identifie les sources et formule une série de propositions pour «vivre ensemble » dans des sociétés européennes ouvertes.
Le Groupe, placé sous la direction de l'ancien ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer, a choisi d’ancrer ses constats et recommandations sur les principes de la Convention européenne des droits de l'homme, en particulier la liberté individuelle et l'égalité en droit.
Le rapport pose avec force la thèse que l’identité est affaire du seul individu concerné qui peut choisir librement son identité, et que nul ne devrait être forcé de choisir ou d’accepter une identité principale à l'exclusion d'autres identités, cependant ni la religion, ni la culture ne peuvent être admises comme excuse pour violer la loi commune.
Le rapport est structuré en deux volets : « La menace » et « La réponse ».
Dans la première partie, le Groupe a identifié huit risques spécifiques menaçant les « valeurs du Conseil de l'Europe » – l'intolérance croissante ; le soutien de plus en plus affirmé que recueillent les partis xénophobes et populistes ; la discrimination ; la présence d'une population de migrants sans documents d'identité qui sont «virtuellement sans droits » ; les « sociétés parallèles » ; l'extrémisme islamiste ; la perte de libertés démocratiques ; et un conflit possible entre la « liberté de religion » et la liberté d'expression.
Le rapport suggère que derrière ces risques se profilent l’insécurité (née des difficultés économiques et de l’impression relative de déclin de notre continent) ; le phénomène de l'immigration à grande échelle (telle qu'elle ressort des faits, mais aussi telle qu'elle est perçue) ; des images déformées et des stéréotypes pénalisants sur les minorités dans les médias et l'opinion publique ; et le manque de leaders qui pourraient inspirer confiance en proposant une vision claire de la destinée de l'Europe.
Dans la deuxième partie, le Groupe commence par poser 17 principes qui, à son sens, devraient guider la réponse de l'Europe à ces menaces, en commençant par affirmer que « au minimum, l'on doit s'entendre sur le principe qu'il faut obéir à la loi, et avoir un consensus sur ce qu'est la loi et comment elle peut être changée ».
Il poursuit en identifiant les principaux acteurs qui peuvent servir de catalyseur pour amener les changements nécessaires dans les mentalités publiques. Le rapport conclut enfin sur 59 « propositions d'action », les 17 premières constituant des «recommandations stratégiques », et le reste des « recommandations spécifiques » adressées pour l'essentiel à l'Union européenne, au Conseil de l'Europe et à leurs États membres.
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