Aménagement du territoire : « Une France qui se vide et une France qui sature »

L’Observatoire des territoires a présenté, son sixième rapport annuel, Selon le rapport, une centaine de bassins de vie, principalement situés entre les Ardennes et le Massif central, est aujourd’hui en déclin démographique, rapporte l’AMF. L’Observatoire souligne que « le manque de dynamisme économique et démographique de ces territoires représente un défi de premier plan pour la cohésion territoriale du pays ». Il en est de même pour les territoires d’outre-mer, qui souffrent « d’écarts prononcés avec la métropole en matière de niveau et de conditions de vie de ses habitants ».

Dans le même temps, le poids des grandes agglomérations (villes de plus de 200 000 habitants), particulièrement celles des façades méditerranéenne et atlantique, se renforce (38% de la population et 39% des emplois du pays). L’ancienne région Rhône-Alpes et la région Provence-Alpes-Côte-D’azur figurent ainsi parmi les 20 régions les plus peuplées d’Europe.

Peu à peu, les écarts – en matière de croissance de l’emploi et de la population – se réduisent entre ces métropoles dites d’équilibre et la capitale. L’Occitanie a, par exemple, gagné 30.000 emplois de plus que l’Île-de-France entre 2009 et 2014.

Si elle concentre plus de 21% des emplois et 18% de la population du pays et reste la région où la population et l’emploi ont le plus augmenté depuis 1999, l’Île-de-France perd de son attrait à mesure que la population vieillit. Attractive pour les étudiants (536 000 étudiants dans le Grand Paris, soit 8% de la population) et les jeunes adultes, elle apparaît « très répulsive » pour toutes les autres classes d’âge. Pour expliquer ce phénomène, le rapport pointe du doigt les conditions de vie peu favorables et le prix médian de l’immobilier (6 100 €/m² contre 2 000 €/m² à l’échelle nationale).

La dynamique actuelle des grandes agglomérations – comparée à la baisse du poids relatif de l’Île-de-France – s’accompagne d’inégalités. Le rapport estime que « l’écart entre les revenus des 10% les plus riches et des 10% les plus pauvres varie de 3,9 à 4,1 dans la plupart des métropoles, contre 3,5 à l’échelle de la France métropolitaine ».

Le rapport invite enfin à dépasser le clivage entre les métropoles riches et les périphéries pauvres. « La réalité des dynamiques territoriales est en effet bien plus nuancée ». Il propose une radiographie visant à « aller au-delà de l’idée de fracture territoriale », qui opposerait nécessairement des centres à des périphéries et dépeint des « espaces périurbains particulièrement dynamiques » et homogènes. « Du fait de leur faible densité, le nombre de ménages pauvres résidant dans ces espaces est très largement inférieur à celui des pôles urbains ».

Et de conclure, selon l’AMF : « Certains des espaces les plus attractifs aujourd’hui souffrent de maux qui peuvent nuire à un développement pérenne alors que de nombreux espaces peu denses ont, quant à eux, de précieux atouts à l’heure de la transition écologique. »

Lire la synthèse              Consulter le rapport complet    

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