La forêt en France a tendance à s’agrandir : et pourtant La France importe et consomme d’importantes quantités de matières premières agricoles et forestières, comme le soja, l’huile de palme, le cacao, le bœuf et cuir, le bois, la pâte à papier ou encore l’hévéa, qui pèsent sur la forèt dans le monde.
L’empreinte de la France liée aux importations des sept matières premières agricoles et forestières identifiées est de 14,8 millions d’hectares, soit plus d’un quart de la superficie de la France métropolitaine et la moitié de la surface agricole française.
Sur cette surface, 5,1 millions d’hectares se situent dans des pays présentant un risque élevé de déforestation, avec en tête le Brésil, suivi par le Chine, la Côte d’Ivoire, l’Argentine, l’Indonésie, la Russie et la Malaisie.
La faible gouvernance publique et foncière constitue le principal facteur permettant la déforestation, et celle-ci est souvent associée à la présence de corruption voire à des violations des droits humains et des travailleurs.
C’est ce qui ressort d’un récent rapport de WWF .Les acteurs français devraient prioriser leurs efforts, selon WWF, sur les matières premières dont la part d’importations de pays à fort niveau de déforestation est la plus élevée, c’est-à-dire l’huile de palme (biodiesel, savons…), le soja (présent indirectement, via l’alimentation animale, dans la viande, les œufs, produits laitiers…), le cacao (tablettes de chocolat…) et le caoutchouc naturel (pneus). Elles représentent à elles quatre 3,5 millions d’hectares sur les 5,1 millions d’hectares totaux à risque de déforestation. Les pays qui les produisent sont le plus souvent situés en zones tropicales, où les forêts sont extrêmement riches en biodiversité.
“En cinquante ans, nous avons déforesté l’équivalent de la surface de la France métropolitaine, ailleurs dans le monde, à travers les produits que nous importons, comme le soja pour nourrir les animaux que nous mangeons ou l’huile de palme pour le diesel de nos voitures”, révèle Pascal Canfin, directeur général du WWF France
Au même moment, l’association Envol Vert a présenté un autre rapport sur la même problématique qui chiffre à 352 m2 l’empreinte moyenne des Français sur la forêt.
Les deux ONG publient ces études alors qu’est publiée la nouvelle stratégie de lutte contre la déforestation importée du gouvernement.
“La stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) vise à réduire puis à stopper d’ici 2030 l’impact des importations françaises sur les phénomènes de déforestation, de dégradation des forêts tropicales, de conversion d’écosystèmes et de changement d’affectation des sols indirect. C’est l’action n° 34 du plan biodiversité présenté par le gouvernement .
Plusieurs entreprises se sont engagées volontairement, de façon individuelle ou collective, en faveur de chaînes d’approvisionnement exemptes de déforestation.
Le gouvernement a également pris l’engagement d’éliminer la déforestation de la plupart des chaînes d’approvisionnement agricoles d’ici à 2020, à travers la signature de la Déclaration de New-York sur les Forêts (2014)5 ou la Déclaration d’Amsterdam sur les chaînes d’approvisionnement durables (2015).
Retrouver la stratégie et le Plan biodiversité
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