Alors que le gouvernement prétendait faire une priorité de l’enseignement supérieur et de la recherche, le bilan en ce domaine est désastreux : c’est ce que j’ai essayé de montrer ce matin en session plénière du conseil régional.
Le gouvernement voulait d’abord réorganiser l’ensemble du système de l’enseignement supérieur. Premier enjeu, et c’était plutôt une bonne idée, la mise en place des PRES : hélas, c’est un échec faute de traduction financière, juridique, et de soutien ou de clarté sur ce que l’on attend d’eux. Le dernier rapport de la cour des comptes porte sur eux, un jugement sans concession.
L’appel d’offre sur les investissements d’avenir ignore totalement la Haute Normandie en dépit de la qualité scientifique et industrielle des dossiers régionaux. Quant au plan campus, on en parle mais n’a reçu aucune traduction depuis trois ans.
Loin d’avoir relancé la dynamique de coopération dans les territoires, cette politique a au contraire exacerbé la concurrence et a conforté des monopôles universitaires. En l’état et si rien n’est modifié, notre paysage français de l’enseignement supérieur et de la recherche se limitera à 10 grands pôles laissant apparaître des lignes de fractures entre territoires et même une diagonale du vide qui passe par le nord-ouest dont la Haute-Normandie.
Sur le plan financier les quelques accroissements budgétaires n’ont pas permis d’absorber les nouvelles charges transférées dans le cadre de la nouvelle « autonomie », et intègre des charges de retraite jusqu’ici sur d’autres lignes du budget ; on mélange de façon délibérée les crédits de paiement et les autorisations d’engagement !!
Le CNRS va devoir supprimer en 2011 des bourses de doctorat pour ingénieur ! on est loin d’atteindre l’objectif annoncé de mettre l’effort de recherche à 3% du PIB, ce que confirme, hélas notre mauvais classement européen.
Face à ces reculs de l’Etat, la Région avance …
En 10 ans, elle a ainsi investi plus de 150 M € d’euros en faveur des établissements d’enseignement supérieur. Elle va doubler le nombre des allocations doctorales ; elle double ses engagements pour soutenir les GRR dans le cadre du contrat avec l’Etat, alors que celui-ci accumule d’année en année ses retards face aux mêmes engagements.
Mais pour combien de temps…
En effet est-il compréhensible dans ce contexte que le rapport français sur l’avenir de la politique de cohésion, envoyé à Bruxelles le 10 février 2011, fixe comme « objectif prioritaire, je cite, la baisse de la part du budget européen dédié à la politique de cohésion». Un tel choix enterrant, la politique de cohésion sociale européenne va priver les régions françaises et leurs territoires de crédits destinés à la recherche-développement, à l’éducation et à la formation professionnelle qui sont les principaux domaines bénéficiaires des fonds européens en France. Cela n’est pas acceptable car nous sommes la, dans un refus délibéré de préparer l'avenir
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