Quelle coalition pour gouverner en Estonie face à la montée populiste après les élections du 3 mars

958 571 Estoniens, dont 77 881 vivant hors des frontières de la République balte, éliront le 3 mars prochain les 101 députés du Riigikogu, chambre unique du Parlement. 1 099 personnes issues de 10 partis politiques et 16 indépendants sont officiellement candidats à ce scrutin.

Depuis novembre 2016, l’Estonie est dirigée par Juri Ratas (Parti du centre, K), qui conduit un gouvernement composé, outre son parti, du Parti social-démocrate (SDE) et de Pro Patria. Le Parti de la réforme (ER) qui a exercé le pouvoir de 2005 à 2016 va tenter de reconquérir la tête du gouvernement à l’occasion des élections.

Selon une note de la Fondation Schuman, le Parti de la réforme (ER) arriverait en tête du scrutin avec 26,3% des suffrages. Il devancerait le Parti du centre (K), qui recueillerait 24,4% des voix. Le Parti conservateur populaire (EKRE) prendrait la troisième place avec 18,2% des suffrages, le Parti social-démocrate obtiendrait 9,7% des voix ; Pro Patria 7,5%, et le nouveau parti, Estonie 200, 7,2%.

 Les 2 premiers partis s’opposent néanmoins sur deux sujets d’importance : la politique fiscale et l’utilisation du russe dans l’enseignement. Le combat entre le Parti du centre et le Parti de la réforme s’apparente à un combat gauche/droite. Le premier défend une plus large redistribution quand le second est sur une ligne plus libérale.

Comme de nombreux pays d’Europe, l’Estonie n’est pas épargnée par la montée des populistes. Mart Helme, dirigeant du Parti conservateur populaire (EKRE), parti europhobe qui dit défendre une Europe des nations quand il ne demande pas le retrait de l’Estonie de l’Union européenne, répète ainsi que « les partis traditionnels n’osent pas parler de ce qui tient au cœur des gens » et affirme que son parti est le seule à donner la possibilité aux Estoniens de maîtriser l’immigration afin de permettre à leurs enfants et à leurs petits-enfants de vivre dans « l’esprit estonien », dans un pays où l’on parle estonien.

Le Riigikogu, chambre unique du Parlement, compte 101 membres, élus tous les 4 ans au scrutin proportionnel au sein de 12 circonscriptions plurinominales comprenant au minimum 5 sièges (Lääne-Viru) et au maximum 15 (Harju et Rapla). Le mode de scrutin est proportionnel et les électeurs peuvent choisir l’ordre des candidats sur leur bulletin de vote.

Kersti Kaljulaid a été élue le 3 octobre 2016 présidente de la République d’Estonie par les 101 membres du Riigikogu. Seule candidate en lice, elle a recueilli 81 suffrages. Sa désignation à la magistrature suprême, une première pour une femme en Estonie, avait clos un feuilleton électoral qui avait quasiment conduit le pays au bord d’une crise constitutionnelle.

Aux dernières élections de mars 2015, le Parti de la réforme (ER) avait obtenu 30 sièges, le Parti du centre (K), 27 sièges, le Parti social-démocrate (SDE), 15 sièges, l’Union pour la patrie-Res Publica (IRL), 14 sièges, le Parti libre (EVA), 8 sièges et le Parti conservateur populaire (EKRE), 7 sièges

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1 Commentaire

  1. Estonie : les libéraux remportent les législatives, percée de l’extrême droite
    Le parti d’extrême droite EKRE progresse très sensiblement, 19, contre sept dans le parlement sortant.
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/03/03/estonie-les-liberaux-de-la-reforme-en-tete-des-legislatives_5430927_3210.html

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