Fin 2017, selon l’INSEE, l’État contrôle 1 751 sociétés françaises, dont 89 directement. Par rapport à 2016, 43 sociétés supplémentaires sont détenues majoritairement par l’État. Cet accroissement net est dû principalement à l’augmentation du nombre de filiales au sein des groupes La Poste (+ 36 sociétés) et Électricité de France (EDF, + 32 sociétés).
A la même date, 767 000 salariés travaillent dans ces sociétés, soit 3,1 % de l’emploi salarié en France. Mais les effectifs salariés des sociétés contrôlées par l’État continuent de décroître de 10 000 (- 1,3 %), après une baisse de 13 000 salariés en 2016.
Le secteur d’activité prédominant demeure celui du tertiaire. Il regroupe les deux tiers des sociétés détenues majoritairement par l’État et les trois quarts de leurs effectifs salariés. L’année 2017 a notamment été marquée par la restructuration de la filière nucléaire française.
L’évolution du contour des sociétés détenues par l’État provient en premier lieu d’acquisitions de sociétés privées par des groupes publics.
En 2017, les investissements publics dans les secteurs de la santé et du numérique se confirment. Le groupe SNCF, via sa filiale Keolis, a noué une alliance capitalistique avec les groupes de transport sanitaire Intégral et Douillard pour créer Keolis Santé. Keolis intègre par ce biais une trentaine de filiales. La Poste prend une participation majoritaire dans le capital d’Asten Santé et d’Agevie. Ainsi, elle complète son offre de service dans le domaine de la santé à domicile. La Poste poursuit également son investissement dans les nouvelles technologies. Elle rachète Ametix, positionné dans le secteur du numérique ; KissKissBankBank&co, plate-forme de financement participatif par Internet ; Stuart, plate-forme de livraison de commande par Internet et Localeo, spécialisé dans le déploiement de services numériques pour les collectivités locales. Enfin, par l’acquisition de Domiserve, premier émetteur de chèques emploi service universel (Cesu), La Banque Postale étoffe sa gamme de services à la personne.
Des restructurations ont été opérées au sein même des groupes publics, essentiellement dans le secteur nucléaire. Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) ne comprend plus que 3 sociétés et 16 000 salariés en 2017, contre 60 sociétés et 43 000 salariés en 2016. EDF a pris possession de 75 % de Framatome. Elle a également créé la société Edvance, spécialisée dans les activités d’ingénierie du « nucléaire neuf », qui emploie 2 000 salariés.
Enfin, des sociétés publiques ont été vendues à des groupes privés, principalement dans le secteur des transports : ainsi, Aéroports de Paris (ADP) a cédé au groupe SAMSIC IV 80 % des parts de Hub Safe, société spécialisée dans la sûreté aérienne et aéroportuaire. SNCF Mobilités a transféré la Société de Transports de Véhicules (STVA) et sa vingtaine de filiales au groupe Compagnie d’affrètement et de transport (CAT).
En 2017, 5 nouvelles sociétés entrent sous contrôle direct de l’État (sociétés de rang 1) et 2 en sortent, ce qui porte leur nombre total à 89
Sur les 89 sociétés directement détenues par l’État, 39 ne possèdent aucune filiale ; c’est le cas notamment de la majorité des grands ports maritimes et des théâtres nationaux.
Près de 80 % des sociétés détenues majoritairement par l’État appartiennent aux trois plus grands groupes : La Poste, SNCF et EDF. Ce dernier détient le plus grand nombre de sociétés (628 unités) et La Poste demeure le premier employeur avec 223 000 salariés.
Comme en 2016, ces trois groupes emploient près de 3 salariés sur 4 au sein des sociétés contrôlées majoritairement par l’État. Les effectifs de La Poste et de la SNCF reculent (respectivement de – 2,0 % et – 1,4 %), à l’inverse d’EDF dont le nombre de salariés augmente de 5,9 % en raison de l’acquisition de Framatome.
Le secteur tertiaire concentre toujours plus des trois quarts des effectifs (77 %), répartis dans 1 211 sociétés (69 %). En particulier, le secteur des transports et de l’entreposage rassemble 60 % des effectifs de l’ensemble des sociétés contrôlées majoritairement par l’État
L’industrie est le deuxième secteur, avec 22 % des emplois et 27 % des sociétés contrôlées majoritairement par l’État. Le nombre d’emplois y diminue de 4 100 salariés.
L’emploi des sociétés contrôlées par l’État dans les secteurs de l’agriculture et de la construction reste très faible.
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