Le 14 avril prochain, les Finlandais sont appelés aux urnes pour désigner les 200 membres de l’Eduskunta/Riksdag, chambre unique du Parlement, rapporte la Fondation Schuman. Pour la première fois, les Finlandais résidant à l’étranger, pourront voter par correspondance, au lieu de se rendre dans les ambassades.
2 468 personnes, dont 42% de femmes, sont officiellement candidates à ce scrutin législatif. Environ sept candidats sur dix (69%) se présentent pour la première fois.
Le gouvernement dirigé par Juha Sipilä (Parti du centre, KESK), formé en mai , après les dernières élections, rassemble trois partis : le Parti du centre du Premier ministre, le Rassemblement conservateur (KOK) dirigé par le vice-Premier ministre et ministre des Finances Petteri Orpo et Réforme bleue (SIN) de Sampo Terho.
Il peut afficher une croissance retrouvée, une baisse du chômage, une maîtrise de la dette publique (qui représente 59% du PIB) et une stabilisation des impôts sur le revenu. Mais il a échoué à faire voter la réforme des services de santé pourtant priorité du gouvernement.
Comme dans la grande majorité des pays européens, l’audience des partis de gouvernement est en recul. Selon le dernier sondage rapporté par la fondation Schuman, le Parti social-démocrate (SDP) arriverait en tête des élections avec 21% des suffrages. Le Rassemblement conservateur recueillerait 18,1% des suffrages ; le Parti du centre obtiendrait 14,3% des voix et serait directement menacé par les écologistes de la Ligue verte (VIHR) qui recueilleraient 14% des suffrages. Les populistes des Vrais Finlandais (PS) obtiendraient 11,10% et l’Alliance des gauches (VAS), 8,9%. Les Vrais Finlandais (PS) devraient perdre la moitié de leurs électeurs lors du scrutin, notamment en raison de la division du parti en juin 2017.
Si le Parti du centre a perdu tout espoir de conserver le poste de Premier ministre, il espère pouvoir participer au prochain gouvernement en s’alliant avec les sociaux-démocrates.
L’Eduskunta/Riksdag compte 200 députés élus tous les 4 ans au sein de 13 circonscriptions désignant, à la proportionnelle, entre 7 et 36 représentants selon leur population (à l’exception des îles Aland qui n’élisent qu’un seul représentant). Lors de chaque scrutin législatif, le nombre de citoyens de chaque circonscription est divisé par la population totale du pays, le résultat obtenu étant ensuite multiplié par 199 afin d’obtenir le nombre de sièges à pourvoir par circonscription.
Entre 1981 et 2011, 3 partis se sont partagés de façon stable les 2/3 des suffrages aux élections législatives. Cette situation a pris fin lors du scrutin du 17 avril 2011 où les Vrais Finlandais ont recueilli un nombre de voix quasiment similaire à celui obtenu par le Parti social-démocrate.
8 partis politiques sont entrés au parlement à l’issue des élections législatives du 19 avril 2015 :
– le Parti du centre (KESK), fondé en 1906 et situé à droite sur l’échiquier politique, possède 49 sièges ;
– le Rassemblement conservateur (KOK), parti fondé en 1918, positionné à droite et qui a participé à toutes les coalitions gouvernementales depuis 1990, compte 37 députés ;
– les Vrais Finlandais (PS), parti populiste, nationaliste et eurosceptique, né en 1995, possède 38 sièges ;
– le Parti social-démocrate (SDP), créé en 1899 sous le nom de Parti ouvrier, compte 34 députés ;
– la Ligue verte (VIHR), créée en 1987, premier parti écologiste européen à obtenir un ministère (en 1995), possède 15 sièges ;
– l’Alliance des gauches (VAS), parti d’extrême gauche fondé en 1990, compte 12 députés ;
– le Parti du peuple suédois (SFP), parti libéral créé en 1906, représentant les intérêts de la minorité suédoise, possède 9 sièges
– le Parti chrétien-démocrate (SKL), fondé en 1958, compte 5 députés.
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dimanche 14 avril, après quatre années au pouvoir en coalition avec la droite et le centre, le parti des Vrais Finlandais a réalisé ce que même son chef de file, Jussi Halla-aho, « n’attendait pas », en décrochant la deuxième place des élections législatives, avec 17,5 % des voix, à 0,2 point seulement des sociaux-démocrates (17,7 %). ; les conservateurs de la Coalition nationale, obtiennent 17 % des voix ; , les écologistes de la Ligue verte figurent parmi les gagnants de ce scrutin avec 11,5 % des voix, un résultat historique ; La gauche radicale progresse également, à 8,2 %. Grand perdant des élections, le Parti centriste du premier ministre Juha Sipilä n’obtient que 13,8 % des voix (contre 21,1 % en 2015) et perd 18 députés, son pire résultat depuis 1917.