Aujourd’hui « l’eau paie l’eau » : tous les financements, pour l’eau potable comme les eaux usées apparaissent sur la facture d’eau selon un principe : on paie proportionnellement au volume d’eau potable consommée. Ce modèle entre dans une crise durable.
D’une part tout concourt à réduire les consommations d’eau potable (préoccupation environnementale, pratiques du recyclage, désindustrialisation, récupération d’eau de pluie..).
Or dans le même temps, il faut faire fasse à des coûts croissants : les coûts fixes des installations doivent être amortis sur un volume d’eau réduit; l’accroissement des normes comme les exigences accrues pour la qualité et la sécurité d’approvisionnement accroissent les investissements, eux aussi payés sur un volume consommé plus faible ; il faut faire fasse à des extensions ou des renouvellements de réseaux parfois anciens.
On est encore loin d’un paiement effectif pour les eaux de récupération de pluie envoyées dans les réseaux d’assainissement.
Si la base des paiements (le volume d’eau consommée) se réduit le risque est réel d’une élévation importante des taux et donc du prix de l’eau : il faudra faire comprendre qu’en consommant moins d’eau, nos concitoyens vont la payer plus chère ! Il faudra faire comprendre que les investissements des particuliers ou des entreprises vont accroître la facture de ceux qui n’ont pas les moyens de le faire ! L’accès à la ressource va devenir plus difficile pour certains !
Ces modes de financement, pertinents lorsque la consommation d’eau augmentait, doivent être repensés :les économies d’eau ne permettent plus de financer les services . Faut il faire payer le contribuable, et pas seulement le consommateur ? Rémunérer le producteur sur ses performances écologiques et pas exclusivement sur le volume d’eau produit ? Distinguer les volumes vendus, les volumes prélevés, les volumes assainis ? C’est un changement considérable pour les politiques publiques de l’eau, qui est devant nous !
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