Les craintes que j’avais exprimées ici même il y a quelques semaines se trouvent aujourd’hui malheureusement fondées : Le Préfet et le Directeur de l’agence Régionale de l’hospitalisation viennent de décider (au 8 février 2010) de supprimer 50 lits d’Unité de Soin de Longue Durée (USLD) à l’hôpital des Jacinthes à Déville (à compter du 1er janvier 2010)
Les Unités de soins de longue durée hébergent des personnes âgées très dépendantes qui ont besoin d’une surveillance médicale constante et de traitements prolongés. Ce sont des services généralement rattachés à un établissement hospitalier.
Cette décision est stupéfiante alors que les conventions signées avec l’Etat et le conseil général courent jusqu’en Mai, et que les budgets ont été construits pour 2010 avec ces lits selon une nomenclature comptable spécifique.
Cette décision est inopportune à quelques mois de l’ouverture du nouvel établissement , dont le projet a été validé il y a 4 ans par ces mêmes autorités de tutelle qui décident aujourd'hui d’en modifier le contenu : c’est un gâchis d’argent public et une source de démotivation des personnels !
Cette décision est antisociale : que va-t-on faire de la vingtaine de personnes (chiffre reconnu par l’ARH) particulièrement dépendantes, qui demandent un suivi médical permanent ? Pourquoi obliger les familles de la vallée du Cailly à se rendre au CHU qui concentre maintenant plus de 200 lits USLD ?
Cette décision est inefficace et couteuse économiquement : cette disparition du caractère hospitalier (suppression des astreintes médicales par exemple) conduit à surcharger encore un peu plus les urgences à l’hôpital ! La concentration hospitalière peut se comprendre lorsqu’il y a des équipements médicaux couteux, ce n’est pas le cas pour le suivi et l’accueil quotidien des personnes âgées très dépendantes.
Ces décisions sont prises sans que personne n’ait à rendre de compte ; les responsables administratifs prétendent qu’elles ne sont pas prises pour faire des économies mais personne ne comprend pourquoi elles sont prises, puisque ces lits USLD sont maintenus ailleurs !
Chaque jour de plus en plus de familles rencontrent des difficultés pour accompagner nos anciens les plus dépendants : une telle décision, qui s'inscrit dans une politique nationale désastreuse, va non seulement à l’encontre du bon sens, elle est une véritable régression !
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