Déc 11

Libéralisation de la carte scolaire : un remède pire que le mal

La rentrée des classes a révélé l'inquiétude des acteurs de l'éducation face aux réformes comptables engagées par le gouvernement. Agnès van Zanten, dans une note pour Terra Nova, tire le bilan de la libéralisation de la carte scolaire, mise en place par le gouvernement depuis la rentrée 2007.

Cette réforme n'a pas résolu les défaillances rencontrées par le passé : elle les a au contraire aggravées. Créée au début des années 1960 pour accompagner l’expansion et l’ouverture de l’enseignement secondaire, la carte scolaire est cependant aujourd’hui fragilisée.

Elle connaît une triple défaillance : elle ne concerne que le secteur public d’abord . Mais le fait le plus marquant est que le rôle social de la carte scolaire s’est inversé : du fait de la montée en puissance de la ségrégation urbaine, elle est devenue, depuis les années 1980, un des dispositifs les plus favorables à la reproduction sociale. Enfin, la carte scolaire est mise en œuvre de façon souvent inéquitable par les administrations locale.

La réforme de 2007 de libéralisation de la carte scolaire a étendu la compétition à tous les niveaux. A cet égard, les premières études montrent que cette réforme a encore contribué à déséquilibrer le système par l’apparition de deux phénomènes nouveaux : une ségrégation interne aux établissements (renforcement des classes de niveau dans le but de retenir leurs meilleurs élèves) et l’exclusion plus massive d’élèves perturbateurs ou en grande difficulté par des établissements pouvant espérer, grâce à la nouvelle procédure, des meilleures recrues en provenance d’autres établissements.

Selon l'auteur, il est nécessaire de développer d'autres moyens de régulation pour voir enfin émerger une véritable mixité scolaire.

Voir aussi Le point de vue de Pierre Merle, Professeur de sociologie, dans l’observatoire des inégalités

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