Retirer son argent des banques?

La démarche de Cantona ne doit pas être rejetée avec mépris : même un footballeur a le droit, comme citoyen, de s'exprimer sur les banques ! Elle relève d'un malaise dans l'opinion et d' une situation économique instable, même si elle conduit dans une impasse

 D'abord il n'est pas le seul . Le 10 février j'évoquais ici même les mouvements de citoyens qui se forment aux USA pour inciter les mécontents à abandonner les plaintes stériles pour l'action musclée. «Move Your Money » a été initiée par la fondatrice du Huffington Post

 Ce type d'initiative correspond à un vrai rejet du comportement des banques, de la part non seulement de certains particuliers mais aussi de certains chefs d'entreprise, qui ne comprennent pas le fossé qui s'installe entre des profits colossaux et rapides, et des comportements bancaires au quotidien de plus en plus frileux et couteux

Il ne s'agit pas de nier l'importance et l'intérêt des banques dans une économie ou la monnaie joue un rôle indispensable : nous ne sommes plus dans une économie de troc!

Mais plusieurs problèmes doivent être examinés avec sérieux :

–  le premier c'est de distinguer les fonctions de services aux particuliers et les fonctions spéculatives à risque, et de ne pas mélanger les équilibres financiers de ces deux fonctions

– le second c'est d'imaginer des modes de financement de l'économie réelle dont le critère ne soit pas simplement le gain financier maximal et immédiat : il faut sans doute plus différentier les critères de décision selon les prêts ,même si on sait que les conditions d'octroi de prêts doivent être strictes, car le laxisme conduit aussi à la catastrophe

– le troisième c'est d'introduire plus de transparence dans les frais bancaires : pourra t on longtemps encore accepter que les banques ne rémunèrent pas les comptes courants quand dans le même temps elles augmentent les frais bancaires et font payer de plus en plus la moindre transaction?

Les banques remplissent de véritables missions d'intérêt collectif : Il faudra sans doute revenir sur ce qui relève d'une mission de service public, équilibrée mais pas nécessairement bénéficiaire, et le distinguer d'un service privé de recherche de profit maximal. Elles doivent aussi être plus transparente mieux préciser leurs zones de profit si elles ne veulent pas que l'opinion ou des campagnes de type Cantona « jette le bébé avec l'eau du bain »