Plusieurs réflexions récentes ont abordé la difficile, mais essentielle, question de l’accompagnement des demandeurs d’emploi. En vingt ans, l’accompagnement des demandeurs d’emploi est devenu un élément central de l’action des services publics de l’emploi en Europe.
Au-delà des spécificités nationales et du caractère encore évolutif des modèles, trois éléments structurent cet accompagnement : la personnalisation de la prise en charge des demandeurs d’emploi, la sous-traitance à des opérateurs externes et la construction de partenariats renforcés (voire parfois la fusion) entre les acteurs
Dans une récente note, le Centre d’analyse stratégique (CAS) dresse un bilan de l’accompagnement des demandeurs d’emploi de ses débuts, en 1990, à aujourd’hui. Le contexte actuel de sortie de crise et de réduction des déficits budgétaires pousse les services publics de l’emploi à de nouvelles réformes de l’accompagnement ainsi qu’à la recherche constante de gain de performance.
En se basant sur des solutions émergentes en Europe susceptibles de favoriser de tels gains, le CAS fait 5 propositions pour l’accompagnement des demandeurs d’emploi :
– le renforcement de la personnalisation de l’accompagnement,
– l’expérimentation de l’abandon des “parcours types” d’accompagnement des demandeurs d’emploi au profit d’un principe d’autonomie des conseillers,
– la création d’une véritable qualification professionnelle consacrée à l’accompagnement,
– le renforcement du management par la performance au sein de Pôle emploi,
– l’optimisation du recours aux opérateurs externes en articulant mieux sous-traitance de capacité et sous-traitance de spécialité…
Un rapport du CESE (Conseil économique, social et environnemental) juge essentiel de renforcer l'effort en matière de formation et d'accompagnement des demandeurs d'emploi. Fusion mal anticipée, accompagnement insuffisant des demandeurs d'emploi, déficit d'accès à la formation: l'avis du CESE sur la réforme du service public de l'emploi n'est pas tendre avec Pôle emploi.
Pour rectifier le tir, le rapport juge nécessaire de renforcer l'effort financier en matière de formation mais aussi d'alléger le portefeuille des conseillers afin d'assurer un réel suivi mensuel des demandeurs d'emploi.
Deux ans après la fusion de l’ANPE et des Assedic, dont l'objet était de donner naissance à un service public de l’emploi plus efficace, les sénateurs ont créé une mission commune d’information chargée d’évaluer le fonctionnement et l’organisation de Pôle emploi le 1er février 2011.
Ses travaux ont confirmé le bien-fondé, dans son principe, de la fusion de l'ANPE et des Assedic. Mais ils ont aussi montré que la fusion s'est déroulée dans un court laps de temps, qu'elle n'a pas été facilitée par un contexte de forte hausse du chômage et que des erreurs ont été commises. La qualité de l'accompagnement des demandeurs d'emploi s'est dégradée en raison notamment de l'augmentation du nombre de chômeurs suivis par chaque conseiller de Pôle emploi.
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