Avr 01

Front national, Front républicain : quel combat contre le FN?

Marianne DévilleIl faut l'admettre le combat contre le FN à travers l'idée de Front républicain ne fonctionne plus ou très mal. Sauf à refuser le résultat des élections, il faut d'abord constater que de plus en plus d'électeurs votent FN, et cette ampleur ne permet plus au front républicain d'être efficace.

Ensuite ce qu'on appelle la lepénisation insidieuse des esprits est une réalité : Sarkozy y a beaucoup contribué mais certains discours de gauche sur le protectionnisme ou contre l'Europe par exemple, ont aussi contribué à ce repli sur soi. Le comportement de quelques élus ou la logique des "affaires", à gauche et à droite, ne sont pas pour rien non plus dans le développement du "Tous pourris".

Le Front Républicain conforte de fait, au stade ou nous en sommes, la critique de l'UMPS et valorise le discours du FN qui devient ainsi le seul opposant à la classe politique. Il est difficile pour des militants de gauche de voter pour des candidats de droite, qui par leur pratique se distinguent de moins en moins du FN.

Sans compter que se retirer, c'est ne pas avoir d'élus même dans l'opposition, et c'est de fait, disparaître de la scène politique. Enfin à partir du moment où le front républicain ne fait plus l'unanimité des républicains il perd son efficacité.

Des lors le combat contre le FN ne doit plus se situer dans une posture électorale, mais dans un discours politique clair et offensif contre les positions du FN :

– Qui attisent les peurs sur un certains nombres de thèmes : immigration, sécurité, impôts, …il faut tenir un discours de vérité !

– Qui sont construites dans l'opposition à l’autre, dans le repli individuel……ou dans le repli national…., il faut tenir un discours de solidarité, de justice !

Les élections européennes vont être un excellent terrain sur ces enjeux : ou l'on tient le discours trop souvent partagé ou l'Europe est le parfait bouc émissaire de tout, refusant de voir que beaucoup de nos difficultés ne pourront être résolus que par nous; ou l'on admet que l'Europe est une chance dans la globalisation et que c'est de plus d'Europe dont nous avons besoin!

Enfin les succès électoraux du FN dans certaines villes le mettent au pied du mur : il ne va pouvoir résoudre rapidement certains problèmes comme il l'avait promis, et la preuve aura été apportée de sa démagogie. Sa posture politique l'amène dans un dilemme impossible : soit il se contente d'occuper la place, conduisant rapidement à la déception de ses électeurs, soit il "bouscule les règles", comme il dit, et se trouvera rapidement, comme dans la période 1995/2000, dans l'illégalité, le conflit, amenant rapidement son rejet.

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