La pauvreté baisse dans le monde mais de fortes inégalités persistent entre territoires

pauvretéLe nombre de personnes dans le monde vivant sous le seuil d’extrême pauvreté (1,25 dollar par jour et par personne) s’est réduit de 1,9 à 1 milliard entre 1981 et 2011, selon l’observatoire des inégalités. Une évolution d’autant plus positive que dans le même temps la population mondiale est passée de 4,5 à 7 milliards d’individus. Du coup, le taux d’extrême pauvreté a été divisé par trois : 16,7 % de la population des pays en voie de développement ou émergents vit aujourd’hui avec moins de 1,25 dollar par jour, contre 52,8 % il y a 30 ans.

Le seuil d’extrême pauvreté considéré est particulièrement bas. En prenant un seuil un peu plus élevé à deux dollars par jour, on compte près de 2,1 milliards de personnes pauvres, soit un gros tiers de la population mondiale en 2011, contre près de 70 % en 1981. Là aussi les progrès sont nets.

Toutes les régions du monde ont vu l’extrême pauvreté reculer au cours des trente dernières années. En Asie de l’Est et Pacifique, notamment sous l’impulsion de la Chine, la réduction est spectaculaire. En 2011, 161 millions de personnes vivent avec moins de 1,25 dollar par jour dans cette région du monde (soit 7,9 % de la population), alors qu’elles étaient plus d’un milliard en 1981 (78 % de la population).

Le constat pour l’Afrique subsaharienne est moins positif. La part de la population concernée par l’extrême pauvreté n’a reculé que de six points en 30 ans (46,8 % en 2011 contre 52,8 % en 1981). C’est le seul continent où le nombre de personnes extrêmement pauvres a augmenté. Ce chiffre a même doublé : de 210 millions en 1981 à 415 millions en 2011.

La pauvreté recule dans les pays en développement, alors même qu’ils sont confrontés à une pression démographique le plus souvent considérable, même avec une fécondité en baisse. Reste à ne pas tomber dans l’excès d’optimisme. L’émergence de nouveaux pays masque, des paysans chinois à ceux du Brésil par exemple, la persistance d’immenses poches de pauvreté. Les seuils de la Banque mondiale sont très faibles et, contrairement aux seuils relatifs des pays riches , ils tiennent compte de la hausse des prix mais non de l’enrichissement des pays. La baisse du niveau de la pauvreté serait bien moindre si l’on mesurait la pauvreté dans les régions pauvres de la même manière que dans les régions riches. Car si le développement économique assure des revenus plus élevés à une partie de la population, dans la très grande majorité de ces pays, une petite fraction continue à s’accaparer une part considérable de la richesse.

Enfin, il faut noter, il y a toujours un décalage important entre le moment où les données sont diffusées et les années qui leur correspondent en raison des difficultés de collectes. Les dernières observations sur la pauvreté dans le monde datent ainsi de 2011. De plus, ces données sont partielles : elles n’existent pas pour de nombreux pays notamment d’Afrique subsaharienne, d’Afrique du Nord ou encore du Moyen Orient.

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