Etrange situation que de devoir désigner des élus sans qu’on sache très bien ce qu’ils feront après : le département demeurera-t-il ? quelle articulation avec les métropoles ? quelles seront ses compétences ? Le dire n’est pas « plomber la campagne », comme le dit la ministre de la décentralisation, c’est dire la vérité aux électeurs, c’est en débattre avec eux !
Autant de questions qui restent posées et qui évidemment ont plusieurs conséquences : renforcement de l’abstention prévisible, renforcement du vote « national » à la place du vote pour un projet départemental , voir risque d’un troisième tour post-municipales !
Etrange situation en effet, coincée, entre des débats au parlement sur le devenir des départements , et des candidats qui « rament » sur le terrain pour se faire entendre des citoyens mais sans savoir trop quoi leur dire !
Des Députés qui au gré de multiples amendements changent chaque jour le paysage des collectivités territoriales . Amendement surprise par exemple sur le transfert obligatoire aux intercommunalités des compétences eau, assainissement et déchets. Aucune évaluation préalable des impacts, aucune prise en compte de la diversité des territoires : dur, quand on s’est opposé (avec succès, comme en témoigne notre victoire aux sénatoriales de 2011 ) aux intercommunalités « imposées » de Sarkozy , pour des intercommunalités « partagées ». André Laignel, premier vice-président (PS) de l’AMF, résume sèchement : « Sur la forme, c’est une grossièreté, puisqu’il n’y a pas eu une minute de dialogue avec l’AMF. Sur le fond, c’est une stupidité. »
Autre amendement sur le retour du principe de l’élection des délégués communautaires au suffrage universel : pourquoi pas ? mais c’est un nouvel échelon territorial de fait , sauf à supprimer les départements ! Belle simplification du mille feuilles territorial.
Et pendant ce temps les candidats essaient sur le terrain de se faire entendre, en étant évidemment peu explicites sur leur projet départemental , déportant ainsi les enjeux électoraux sur d’autres terrains. Bien sur certains candidats portent leur valeurs , voir leurs bilans, pour éviter que la campagne ne soit seulement « démagogique » ou « protestataire » !
Pourtant les attentats de janvier ont montré la fragilité de la démocratie . Le vote aux élections est un aspect essentiel pour la défendre. Rien ne peut justifier l’abstention ! A chacun de faire son choix entre les profils des candidats, leurs valeurs, leur bilan ,leur projet …et leur attachement à la démocratie et aux valeurs de la république.
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