Aujourd’hui les politiques publiques incitent à éviter l’étalement urbain : coût des transports, coût de développement des réseaux , consommation d’espace agricole, dynamique de développement liée à des écosystèmes innovants, …. En sont quelques-unes des explications! Mais on en voit aussi les contradictions : grattes ciels énergétivores, multiplication des expériences de cultures maraîchères dans les villes, cohabitation de zones accrues de pauvreté ou dans un autre registre, d’insécurité , …Selon les organisations internationales officielles , les villes consomment 75% de l’énergie et produisent plus de 80% des gaz à effets de serre.
La pollution des grandes agglomérations ou les montagnes de déchets qu’elles ont à traiter, l’accroissement des mobilités domicile /travail, la crise des centres villes et du commerce de proximité , l’anonymat des grandes urbanisation et la crise de la démocratie dans ces espaces déshumanisés, …. Posent toutefois la question de l’avenir de ces très “grandes” villes, alors que 50% de l’humanité vit dans des villes! .
Dans le même temps, la concentration ou la diffusion des activités évoluent : jusqu’au début du XIXème siècle le coût des transports a privilégie la dispersion; puis l’évolution des sources d’énergie ou de matières premières a conduit à une certaine concentration, elles évoluent maintenant sous d’autres influences :
– Les énergies renouvelables ( solaire, éolienne,…) permettent une plus grande dispersion des sources d’énergie .
– La mobilité du capital est devenue quasi instantanée .
– Internet avec ses multiples usages, comme le télétravail, la télé médecine, le télé enseignement , le covoiturage, le commerce en ligne… favorisent une démarche de réseau plus que de concentration.
– La demande accrue pour les circuits courts dans l’alimentation conforte la logique de proximité…
Ne doit-on pas se poser la question de la taille critique des espaces habites, de ce que l’on appelle aussi la métropolisation ? La frénésie du “Big is beautiful” peut-elle se poursuivre sans limite à la question urbaine ? La concentration urbaine permanente n’est-elle pas une illusion face à la pauvreté, pour l’emploi, le bien être? N’est-il pas temps de raisonner en terme de réseau plus que de concentration pour la gestion de l’espace ? C’est un enjeu d’autant plus important pour notre pays qu’il dispose de spécificités qui peuvent en faciliter la mise en œuvre, avec de petites villes, comparées à nos voisins européens, une diversité des paysages, une faible densité des territoires .. Mais il faut inventer de nouvelles régulations urbaines dans une perspective de développement durable
À ceux qui voudraient prolonger cette réflexion , je recommande la lecture de l’ouvrage de Thierry Paquot “Désastres urbains, les villes meurent aussi” , La Découverte .
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