Jan 20

Faut-il un revenu de base pour tous ? une idée ancienne qui revient ?

revenu jpgDonner de l’argent à tout le monde, tous les mois, sans aucune contrepartie, pour mettre fin à la pauvreté, et tenir compte de l’évolution de ce qu’est le marché du travail. revenu de base, revenu inconditionnel, revenu d’existence, allocation universelle, …. ces termes correspondent à la même chose, c’est-à-dire à un revenu distribué de manière inconditionnelle à l’ensemble des citoyens. Utopique ? un récent rapport remet cette question dans l’actualité !

Les pays bas ont le  «revenu de base universel». Dès le 1er janvier,  parmi les 300 000 habitants d’Utrecht, 300 personnes au chômage ou bénéficiant des minima sociaux recevront 900 € mensuels (1 300 € pour un couple), remplaçant toutes les aides existantes. Pour 50 d’entre eux, cette somme sera considérée comme un « revenu de base inconditionnel » censé couvrir les besoins essentiels et continuera d’être versée même si le bénéficiaire trouve un emploi. Les 250 autres « testeurs » resteront soumis aux obligations de recherche d’emploi et de plafond de revenu

Les Finlandais ont décidé, cette année, de tester à grande échelle une «allocation universelle» de 800 €, cumulable avec d’autres types de revenu qui devrait tomber, à partir de 2017, chaque mois dans la poche des habitants. Pour le nouveau gouvernement centriste finlandais, il s’agit aus,si de simplifier les prestations sociales, et donc de faire des économies. . L’expérimentation pourrait ainsi amener le pays à supprimer toutes les prestations sociales habituelles en matière de chômage, de logement, d’études ou encore de congé parental.

Ce revenu de base pourrait aussi permettre de lutter contre le chômage. Accepter un emploi temporaire pour simplement quelques heures par semaine ne serait plus pénalisant avec cette nouvelle allocation de 800 euros par mois. Cette somme ne permet de vivre que très chichement en Finlande. Un ménage moyen dépense 3 000 euros par mois d’après l’institut statistique national, et le revenu net disponible moyen  dépasse 2 100 euros par personne, selon l’OCDE. La mesure pourrait donc faire du bien à l’emploi dans un pays qui possède un taux de chômage de près de 10%.

L’allocation « universelle » devrait coûter 50 milliards d’euros par an à la Finlande et être d’abord testé sur un groupe de citoyens qui percevront dans un premier temps 550 euros par mois. Si l’expérience s’avère bénéfique, le revenu de base sera généralisé à toute la population. En attendant, les modalités exactes de cette allocation sont étudiées par des experts. Ils doivent soumettre au gouvernement de droite courant 2016 leurs propositions sur le montant adéquat et sur les réformes de la fiscalité et de la protection sociale afférentes.

Soutenue aussi bien par des économistes communistes que des libéraux, l’idée d’une «allocation universelle» est peu défendue en France, même s’il existe un mouvement pour un revenu de base.

Le montant doit être suffisamment important pour couvrir tous les besoins de base d’un individu. C’est versé sans exigence d’accepter un travail en contrepartie, sans considération de richesse ni d’âge.

 L’article 25 de la déclaration des droits de l’Homme n’ indique t il pas que «toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille». L’objectif est d’éradiquer la pauvreté.

Il ne s’agit pas de « raser gratis » : L’individu fait ce qu’il veut de cet argent, qui lui est versé dès la naissance. Cela favorise l’égalité des chances. Ce capital permet à chacun de reprendre la maîtrise de sa vie. Il est en effet cumulable avec des revenus du travail. Vous pouvez donc choisir de travailler, d’utiliser cet argent pour monter une entreprise, de vous investir dans des associations… Le «revenu mensuel de base» serait aussi un signe d’adaptation de notre société au monde qui change, celui de la mondialisation, de l’absence du plein emploi et des carrières faites de ruptures.

Mais Comment financer un tel système ? on fait  déjà des économies en supprimant certaines aides sociales et toutes les usines à gaz administratives qui ont été mises sur pied pour gérer ces aides. Il faut aussi réformer la fiscalité. Mais les détails de cette allocation, son montant et son financement, restent à préciser en fonction des dispositifs existants.

Un rapport remis  à la ministre du Travail propose de créer « un revenu d’existence », pour faire face aux mutations du monde du travail reprend cette idée (P 63 à 68 du rapport et suivantes)

J’avais pour ma part évoqué cette question dans un ouvrage publié en 1988, avec Michel Vernieres : « L’emploi en France », Repères , La Découverte.

Vous en trouverez un compte rendu ici.

dossier de presse du Ministère du travail         Le rapport au Ministre du travail

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