Terrorisme, migrations …Faute de vouloir une véritable politique européenne en ces domaines, les Etats sont entrain de réduire progressivement la libre circulation des personnes en Europe ! C’était pourtant une des vraies réussites de l’Europe de pouvoir circuler librement au sein de l’espace Schengen. Réussite en facilitant les échanges, en réduisant les procédures administratives ….mais il faut pour cela exercer un vrai, contrôle efficace aux frontières extérieures.
Il n’est pas possible de faire porter aux seuls pays qui ont ces frontières extérieures le poids de ces contrôles.
Le sommet européen de mars est un peu la dernière chance de voir si la stratégie actuelle fonctionne. Si ce n’est pas le cas, il y aura de graves conséquences : non seulement l’effondrement de Schengen, mais aussi une bonne partie du projet européen. Quelle belle victoire pour les terroristes de Daesh!
Le Danemark, la Suède ou encore l’Allemagne ont rétabli des contrôles, et l’Autriche compte faire de même à la frontière avec la Slovénie : où est le projet européen ? Mi-septembre 2015, l’Allemagne et l’Autriche avaient demandé à Bruxelles l’autorisation d’effectuer des contrôles aux frontières durant deux mois. En novembre, ils avaient obtenu six mois de plus…. Mais les accords de Schengen ne prévoient pas de délai supplémentaire
On peut penser que la crise des réfugiés fasse tomber l’UE aux mains des populistes, et que les extrêmes profitent de la perte de force de modération de la chancelière Allemande, prise dans ce paradoxe : plus l’Allemagne s’efforce de maîtriser le flux de demandeurs d’asile, plus elle devient attractive à leurs yeux et plus leur nombre tend à augmenter.
A ceci s’ajoute la question britannique : le débat n’est pas tant sur l’explosion de l’Europe face à l’afflux migratoire, que sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. C’est sujet qui ne peut rester longtemps déconnecté des débats entourant l’espace Schengen. L’Union Européenne envisage d’abandonner le Règlement de Dublin, dont la première conséquence serait que les réfugiés n’auraient pas l’obligation de demander l’asile dans le premier pays où ils posent le pied. Or cet actuel Règlement de Dublin permet au Royaume-Uni d’expulser environ 1 000 demandeurs d’asile par an dans d’autres Etats membres : Sa suppression pourrait accentuer la pression sur David Cameron pour organiser le référendum sur l’avenir de son pays dans l’UE plus rapidement.
Toutes ces questions seront largement évoquées au cours d’une CONFÉRENCE- DÉBAT à 18h15 le MERCREDI 03 FÉVRIER 2016 à l’HÔTEL DU DÉPARTEMENT (Entrée rue St.Sever), organisée par le MOUVEMENT EUROPEEN 76 :
« Le Terrorisme peut-il achever Schengen ? »
Réalité et perspectives avec M. Jean-Pierre SPITZER, Secrétaire Général du Mouvement Européen France et Conseiller scientifique de l’Union européenne des Avocats
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