Il n’est jamais facile d’être sortant et d’être réélu : il faut à la fois allier bilan et projet , sans que les éléments du projet ne soient transformés en critiques du bilan .
Les candidatures éventuelles de François Hollande et de Nicolas Sarkozy n’ échappent pas à cette difficulté.
Notons d’abord que jamais un Président sortant (en dehors de De Gaulle ) dans la Vème République, n’a été réélu : Giscard D’Estaing a été battu en 1981, et Nicolas Sarkozy a été battu en 2012 !
Et Mitterrand ? et Chirac ? Que l’on ne s’y trompe pas Ils ont été réélus comme chefs de l’opposition dans le cadre de la cohabitation : ils incarnaient le changement : Mitterrand en 1988, contre Chirac, et Chirac en 2002 contre Jospin ! Ils ne portaient pas un bilan : au contraire ils en portaient la critique !
La difficulté pour Hollande comme pour Sarkozy est de se détacher d’un bilan tout en devant l’assumer ; de proposer un nouveau projet de façon crédible pour ne pas porter la critique « pourquoi ne pas l’avoir fait avant » ? Nous sommes dans cette période de confession pour l’un comme pour l’autre, à travers les livres qui sortent !
Sarkozy apparaît lui comme un sortant , mais en plus comme un sortant qui a déjà été battu ! Cette difficulté du sortant , Sarkozy l’affronte de plein fouet au cours des primaires, de la part de ses adversaires qui n’hésitent pas à évoquer « les erreurs du quinquennat », ou à proposer « une franche rupture avec ce qui a été fait ».
Mais Sarkozy a un handicap supplémentaire : il a été battu en 2012 !
Notons d’abord que dans tous les pays d’Europe, un leader, chef de gouvernement ou Président, qui a été battu , s’éloigne de la vie politique , assurant ainsi un réel renouvellement !
Mais en plus , la défaite rompt le lien personnel très fort qui lie le pays et le Président dans la Vème République : ce lien peut difficilement être reconstruit !
Alors un mur infranchissable à franchir ?
Pas si sûr , pour Sarkozy compte tenu du caractère particulier de cette élection avec la présence du FN : Pour lui l’élection peut se jouer dans son camp au cours des primaires.
Pas si sûr pour François hollande qui dispose de son statut de Président aussi longtemps qu’il le souhaite ; et dans une telle élection , la maitrise du calendrier est un atout réel !
Ce qui est sur en tout cas , c’est qu’aux primaires en 2012 , les électeurs ont refusé Ségolène Royal battue en 2007, et que tous les sondages aujourd’hui montrent que les français ne veulent pas le retour du duel de 2012 !
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