Toutes les instances Européennes présidées par des conservateurs en janvier 2017 ?

csm_20130909_building_strasbourg_003_05bdb3c591Martin Schulz, président du Parlement européen depuis 2012, a  annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième  mandat consécutif de deux ans et demi, et a  officialisé son retour à la vie politique de son pays, au titre du Parti social-démocrate allemand . Il sera la tête de liste en Rhénanie-Du-Nord-Westphalie lors des prochaines élections législatives allemandes de l’automne 2017.

Martin Schulz pourrait également profiter du départ de Frank-Walter Steinmeier, autre poids lourd du centre-gauche allemand, de son poste de ministre des Affaires étrangères. L’actuel chef de la diplomatie étant appelé à devenir président de la République – un poste essentiellement honorifique outre-Rhin. Le président sortant du Parlement européen est pressenti pour lui succéder.

Martin Schulz  pourrait prendre aussi  la   direction générale de son parti face au Parti chrétien-démocrate (CDU) d’Angela Merkel. Son actuel dirigeant, Sigmar Gabriel, ministre de l’Economie dans le cadre de la grande coalition gauche-droite au pouvoir, n’ayant pas encore été confirmé dans ses fonctions. Le SPD devrait se prononcer sur cette question en janvier prochain.

Pour prendre sa succession à la tête du Parlement ou il siégeait depuis 1994, lors du vote interne, qui doit avoir lieu le 17 janvier. plusieurs candidats sont d’ores et déjà déclarés : parmi eux le Républicain Français Alain Lamassoure, 72 ans, plusieurs fois ministre et chef de la délégation des eurodéputés LR jusqu’à octobre dernier. IL est considéré comme un conservateur modéré et bénéficie d’une solide réputation parmi les eurodéputés. Il  siège à Strasbourg depuis 1999, ou il est perçu comme  très actif ; il a   été le président de la commission spéciale chargée d’enquêter sur l’affaire LuxLeaks en 2014.

Face à lui, se dresseront toutefois  plusieurs  autres députés conservateurs . L’Italien Antonio Tajani, actuel premier vice-président du Parlement européen, ; ancien commissaire à l’Industrie (2008-2014), il pourrait   pâtir de sa possible implication dans le scandale du Dieselgate et de sa proximité politique avec Silvio Berlusconi. L’Irlandaise Mairead McGuinness ensuite. Ancienne journaliste jouissant d’une réputation équivalente à celle d’Alain Lamassoure, mais avec un certain déficit de notoriété. Elle a  le double ‘avantage’ d’être une femme et d’être originaire d’un pays particulièrement concerné par le Brexit. Enfin le Slovène Alojz Peterle , dont les chances apparaissent faibles .

L’Allemand Manfred Weber, président actuel du groupe PPE. Jusqu’ici appelé à conserver cette position, son nom revient toutefois avec insistance depuis plusieurs jours. Très certainement à même de surpasser la concurrence de ses collègues conservateurs, il aurait davantage de difficultés à gagner le soutien des autres groupes politiques européens. Membre de la CSU, parti bavarois affilié à la CDU,  il défend une stricte discipline budgétaire, et se  montre très critique à l’égard de la politique d’ouverture défendue par Angela Merkel .

Au-delà du choix des hommes et des femmes aux postes clés du Parlement européen se joue, avec le départ de M. Schulz, la possible remise en cause de la ‘grande coalition’ gauche-droite actuellement en vigueur à Bruxelles. Actée au lendemain des élections européennes de mai 2014, elle avait permis la répartition des rôles entre les deux principales formations politiques : la présidence de la Commission revenant à Jean-Claude Juncker et le Parlement restant donc présidé par Martin Schulz. Un partenariat susceptible d’être aujourd’hui dénoncé, une partie substantielle du groupe des socialistes et démocrates estimant ne pas y trouver leur compte sur le plan politique.

Le risque est réel de voir les trois institutions de l’Union européenne simultanément présidées par des conservateurs.  Outre M. Juncker à la Commission européenne, Donald Tusk actuel président du Conseil européen, la question de la Présidence du Parlement pourrait marquer un tournant ! Ceci ne manquera pas d’éclairer ou de relativiser la portée de certains discours sur l’Europe lors de la campagne des Présidentielles en France !

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