Jan 11

Un beau projet : la réouverture du Cailly sur son débouché sur la Seine

busage-du-caillyLe Cailly est aujourd’hui busé pour passer sous le Marché d’Intérêt National (MIN) à Rouen. Cette partie souterraine d’une longueur d’environ 500 m, constitue :

–          une contrainte hydraulique importante pour l’évacuation des crues de la rivière, aggravant le risque d’inondation sur les communes de Déville-lès-Rouen, Canteleu et Rouen. La capacité des busages est de 10 à 17m3 par seconde.

–          un obstacle majeur à la continuité écologique entre le Cailly et la Seine (ouvrage infranchissable pour les poissons), remettant en cause l’atteinte de l’objectif de « bon potentiel » fixé par le SDAGE en application de la Directive Cadre sur l’Eau).

Il est à noter que la création d’un bras à ciel ouvert à l’aval du Cailly permettrait également :

–          de créer une voie de circulation douce permettant de relier la rue de Bapeaume au Boulevard Bicheray,

–          de réaliser une « coulée verte et bleue » dans le prolongement de la presqu’ile Rollet, en cohérence avec les orientations du SCoT de la Métropole qui encourage la restauration de la nature en ville, s’intégrant dans un projet de « ballade »  tout au long du cailly , jusqu’au Bassin Saint Gervais

–          d’améliorer sensiblement le paysage dans le secteur d’étude,

–          d’envisager le développement d’activités connexes à la rivière comme la pratique du kayak sur l’aval du Cailly et dans la darse Barillon.

La création d’un bras à ciel ouvert à l’aval du Cailly, est une opération majeure inscrite dans plusieurs plans et programmes tels que le SDAGE Seine-Normandie, le SAGE Cailly-Aubette-Robec, le PTAP (Programme Territorial d’Actions Prioritaires) de l’Agence de l’Eau.

 Le syndicat mixte du SAGE a réalisé une étude de faisabilité afin que ce projet reste compatible avec les aménagements des accès de la tête nord du Pont Flaubert , ou la nouvelle ligne ferroviaire Paris-Le Havre.

Le dimensionnement du nouveau bras est réalisé pour pouvoir évacuer sans débordement une crue vicennale du Cailly (environ 26 m3/s) couplée à un marnage de Seine biennal (5,15 m NGF).

En fonction des emprises foncières disponibles, le nouveau bras pourra présenter :

–          Un profil trapézoïdal (pente en 2/3) permettant de se rapprocher au mieux du caractère naturel d’une rivière. Toutefois, ce profil nécessite une emprise de 15 m de large environ.

–          Un profil de canal d’une largeur d’environ 4 m. Cette variante est la moins consommatrice de foncier, mais présente un gain écologique très faible.

–          Un profil intermédiaire, avec une berge verticale en rive droite et une berge en 2/3 en rive gauche. Ce profil nécessite une emprise de 10 m environ.

La cote d’arrivée en Seine, au droit de la darse Barillon a été calée pour permettre aux poissons migrateurs de remonter vers le Cailly (migration actuellement impossible). Elle sera fixée à la cote de 0,68 m NGF.

La zone d’étude est fortement contrainte (Présence du MIN, des voies ferrées de Vallourec, des piles de pont de l’A150, du futur tracé de la LNPN, des activités du Grand Port Maritime de Rouen) et les espaces mobilisables pour créer un nouveau bras sont très réduits.

 Ce tracé passe essentiellement dans le domaine du MIN, et il convient de caler avec précision la largeur de chaque tronçon de rivière (profil trapézoïdal, canal, ou intermédiaire) pour concilier ce projet avec les contraintes d’exploitation du MIN dont notamment la circulation des points lourds et le stationnement.

Le dernier tronçon avant la confluence à la Seine (au niveau du port de la Plaisance de la Darse Barillon), traversera le domaine du Grand Port Maritime de Rouen, soit avec un passage à ciel ouvert (canal), soit avec un busage sur les 150 derniers mètres.

La création d’un bras à ciel ouvert à l’aval du Cailly, implique la création de plusieurs ouvrages d’art pour franchir des voies de circulation (Boulevard Bicheray, Rue de Bapeaume), ainsi que des fondations spécifiques aux sols peu portants (présence de la nappe alluviale de Seine). Les contraintes de chantier seront également importantes avec le nécessaire maintien des berges qui supportent les voies ferrées de Vallourec.

A ces coûts incompressibles, s’ajoutent des coûts variables selon les options choisies sur différents tronçons :

–          profil du nouveau bras : Canal, Trapézoïdal ou Intermédiaire.

–          nature des berges : Gabions, Palplanches, Naturelles (uniquement si pente en 2/3).

–          caractéristiques du dernier tronçon : canal à ciel ouvert ou busage souterrain.

En tenant compte de ces éléments, le coût du projet de création d’un bras à ciel ouvert à l’aval du Cailly varie entre 8 et 12 millions Hors Taxes.. Le projet est éligible aux aides de l’Agence de l’Eau, ainsi qu’aux appels à projet de type PAPI (Programmes d’Actions de Prévention contre les Inondations). Aussi, la part d’autofinancement nécessaire pour ce projet est estimée à 20 %.

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