Dans cette campagne peu de propositions et le débat se réduit à quelques critiques des orientations proposées par Emmanuel Macron ; il en est ainsi du basculement de certaines cotisations sociales sur la CSG , pourtant bénéfique pour l’emploi et le pouvoir d’achat.
La droite critique l’augmentation de la contribution sociale généralisée en omettant de préciser les compensations prévues pour le pouvoir d’achat, et en oubliant qu’elle proposait l’augmentation de la TVA : la TVA, permet certes d’alléger le prélèvement sur le travail, mais l’ augmentation de la TVA réduit le pouvoir d’achat des plus précaires.
Elle est rejointe dans sa critique par une certaine gauche jamais en reste pour faire des promesses non financées, mais muette avant les elections sur les augmentation d’impôt ou le dérapage de la dette après.
Le constat a souvent été fait : Notre protection sociale est encore trop financée par des cotisations, qui ne pèsent que sur les revenus du travail. C’est anormal pour la maladie et pour le chômage à partir du moment où tous les actifs doivent pouvoir accéder à l’assurance-chômage. Cela contribue au sentiment que le « travail ne paye plus », et pèse sur notre compétivité.
La CSG en revanche pèse sur tous les revenus. Un point de CSG rapporte à peu près deux fois plus qu’un point de cotisation sur les salaires. On peut donc, à recette constante, abaisser le taux de prélèvement et accroître le revenu net du travail en basculant des cotisations sur la CSG.
C’est pour cela qu’il est proposé de supprimer les cotisations salariales maladie et chômage pour les salariés du secteur privé (3,15 points), ce qui augmentera instantanément le salaire net des intéressés. Une mesure équivalente dégagera également du pouvoir d’achat pour les fonctionnaires et les indépendants.
Cette mesure est financée par une augmentation de la CSG, de l’ordre de 1,7 points, qui ne touchera pas les retraités modestes (ceux exonérés de CSG ou soumis à la CSG à taux réduit, c’est-à-dire 40% environ des retraités) ni les indemnités chômage, mais concernera en revanche les revenus du capital.
Au total, tous les actifs verront le revenu de leur travail augmenter. Par exemple, pour un salarié qui gagne 2 200 euros nets par mois, ce sera 500 euros nets supplémentaires par an.
Cette substitution se fera à coût nul pour les finances publiques.
A cela s’ ajoutent la transformation du CICE en allègement pérenne de charges pour faciliter l’embauche, notamment des salariés peu qualifiés, Ou l’exonération de 4 Français sur 5 de la taxe d’habitation sur leur résidence principale , l’augmentation du minimum vieillesse et de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), de 100 euros pour une personne seule.
On voit que ce basculement de certaines cotisations sociales sur la CSG est profitable à l’emploi et au pouvoir d’achat , avec un vrai pouvoir redristibutif, car les placements financiers seront mis à contribution
Faire comme si une partie du programme devait être forcément appliquée (la hausse de la CSG) et pas l’autre (la baisse des cotisations) relève à l’évidence de la mauvaise foi électoraliste.
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