Déc 19

L’alliance entre la droite et l’extrême droite inquiète, alors que l’Autriche va présider l’UE en 2018

Lundi le conservateur autrichien Sebastian Kurz est devenu officiellement chancelier, après avoir trouvé un accord pour former un gouvernement avec le parti d’extrême-droite FPÖ. Cette coalition inquiète en Europe, même si M. Kurz doit se rendre à Bruxelles pour rassurer les instances européennes.

  C’est le chef de l’Etat Alexander Van der Bellen, ancien écologiste, qui doit introniser le nouveau gouvernement de treize ministres, même si à côté des cérémonies officielles se déroulent des manifestations d’opposants.

Le nouveau chef du gouvernement autrichien, âgé de 31 ans, est certainement un des plus jeunes dirigeants actuels. Il a pris la tête du Parti démocrate-chrétien (ÖVP) il y a huit mois et l’a conduit à la victoire lors des législatives d’octobre. Surnommé « wunderwuzzi » – fils prodigue – il est entré en politique à 24 ans. Il a depuis « roulé sa bosse » et est notamment devenu ministre des Affaires étrangères en 2013

Parmi les mesures qu’il a promis d’appliquer, on trouve l’allègement des impôts, le renforcement de l’attractivité économique et de la sécurité dans son pays, ainsi que la « fin de l’immigration illégale ».

Son arrivée au pouvoir est marquée, après plusieurs semaines de négociation, par l’entrée au gouvernement du parti d’extrême-droite FPÖ, à qui reviennent six portefeuilles ministériels, dont trois ministères régaliens – Intérieur, Défense, Affaires étrangères – et un portefeuille de vice-chancelier pour son chef, Heinz-Christian Strache.

  Le parti d’extrême-droite a été partenaire des conservateurs au sein de la coalition dirigée par Wolfgang Schüssel » de 2000 à 2007, avec la principale figure du FPÖ, Jörg Haider.

 Sebastian Kurz a enfourché le thème de l’immigration, cher à l’extrême droite dans la foulée de la vague migratoire des années 2015 et 2016.

Le parti d’extrême-droite, est sur des postions anti-européennes   et considère le Front national français comme un « allié proche ». Il appartient au groupe eurosceptique de l' »Europe des nations et des libertés au Parlement européen ».

 Pourtant Sebastian Kurz se veut pro-européen. Lors de la formation de cette coalition « noire-bleue », Il a refusé au FPÖ d’intégrer aux consultations populaires qui vont être lancées la question d’une éventuelle sortie de l’UE.  Il a aussi fait savoir qu’il conserverait la haute main sur les dossiers européens.

Néanmoins certaines propositions du nouveau gouvernement suscitent d’ores et déjà de vives inquiétudes en Europe. L’engagement par exemple, pris par la coalition autrichienne d’accorder la double nationalité aux habitants du Sud-Tyrol italien, alarme le gouvernement transalpin.

Mais c’est surtout les positions du nouveau chancelier sur l’immigration, proches de celles de pays comme la Hongrie ou la Pologne, qui dérangent Bruxelles, alors que l’UE souhaite « dégager un compromis en juin 2018 ». Des positions qui restent à éclaircir, d’autant plus que l’Autriche présidera l’UE au second semestre 2018 !

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