Avr 12

Fidèle à mes convictions, je ne reprendrai pas ma carte au Parti Socialiste en 2018!

2002-2007-2017….décidément rien ne change! Le déroulement du congrès du PS le montre : aucune leçon n’est tirée de cette explosion en plein vol qu’ont été les Élections de 2017!

Sous prétexte légitime de rassemblement, aucune leçon n ‘est tirée de ce qu’est le PS aujourd’hui, de ses pratiques, de sa perte d’ancrage dans la société, de son incapacité à réfléchir à l’évolution du monde , et à porter ce rassemblement…

  • Espoir secret sans doute pour certains, qu’après la défaite viendra automatiquement l’alternance !
  • Espoir illusoire, que la droitisation de l’opinion sera surmontée par une politique « plus à gauche ».

Comment gommer à ce point ce qui s’est passé pendant 5 ans :

  • Des promesses non tenues malgré des engagements précis par exemple, sur le maintien strict des dotations aux collectivités locales, ou sur la promotion d’une intercommunalité « partagée » face à une intercommunalité « imposée  » qui nous avait permis de gagner la majorité du Sénat.
  • Des réformes brutalement apparues, sans explication, sans mise en perspective, comme le CICE ou la loi travail, ce qui ne pouvait que créer des tensions..

Toutes les mesures prises n’ont pas été mauvaises, loin de là, mais comment justifier un tel écart entre ce que l’on dit dans l’opposition et ce que l’on fait au pouvoir ; les Élections à peine perdues , ce double discours recommence, au mépris même de ce que le gouvernement faisait encore quelques mois auparavant.

Le PS n’a pas pris la mesure des évolutions du monde, de la globalisation de l’économie, du changement technologique, en arrivant même à vouloir taxer les robots pour lesquels notre pays connaît un grand retard, ou à promouvoir la fin du travail au moment où tant de nos compatriotes aspire à travailler. Il n’a pas pris la mesure de la montée de l’individualisme dans la construction d’un projet collectif ou l’organisation d’un parti.

Le PS ne s’inscrit qu’à reculons dans la construction européenne, et le traumatisme de la transgression du vote militant majoritaire de 2005 n’est pas surmonté ! Pire on mesure mieux aujourd’hui combien il a contribué à la montée souverainiste dans l’électorat populaire. Son opposition systématique à Emmanuel Macron va encore affaiblir un peu plus un engagement crédible pour l’Europe.

Le PS hésite dans ses choix sur la dépense publique et la réduction de la dette, entre la réduction des impôts et l’accroissement des prélèvements ; il n’a plus d’orientations claires sur l’école, la sécurité, les réfugiés….Sur trop de sujets, le parti pris idéologique l’emporte sur l’analyse de la réalité : les choix de 1983 restent pour certains, une « parenthèse » !

En s’enfermant dans le clivage droite / gauche, alors que les oppositions entre le progrès et le conservatisme, entre l’ouverture et le repli sur soi, n’ont jamais été aussi fortes au sein de la droite comme de la gauche, il ne peut que perdre pied au plan électoral.

Je reste profondément attaché à certaines valeurs : la liberté face à la bureaucratie. L’égalité des chances qui n’est pas l’égalitarisme, la fraternité qui n’est pas l’assistanat.

J’ai commencé la politique au PSU de Mendes France et de Rocard, car la SFIO avec ses compromissions n’était plus que double langage, le contraire du « parler vrai « , bien loin d’une éthique de gauche à laquelle j’étais attaché : le PS rejoint aujourd’hui, les travers de la SFIO !

Parce que je crois à l’Europe, à un discours de vérité qui refuse le choix obligatoire entre le noir ou le blanc, à une action publique forte et donc à un État qui ne vit pas au-dessus de ses moyens en s’occupant de tout, à une économie plus régulée qu’administrée, à la valeur du travail, je pense que le Président de la République est  une chance que l’on ne peut laisser passer.

Ceci ne veut nullement dire mon accord sur tout ce qu’il peut faire, et je saurais le dire si je le crois nécessaire, mais son échec serait lourd de conséquence pour notre pays.

Le PS a fait le choix d’une opposition systématique, y compris en reniant sa propre action gouvernementale. Ce choix sans projet alternatif, sans perspective de majorité pour le conduire, ne mène nulle part et l’éloigne de toute perspective crédible de transformation sociale. C’est le choix surtout de préservation d’un appareil !

Attachés à des convictions, plus qu’à un engagement partisan qui m’en éloigne, je ne reprendrai pas ma carte d’adhérent en 2018 . Le PS n’acceptent d’ailleurs maintenant comme « Socialistes » que ceux qui pensent comme lui ; Comme beaucoup d’autres départs, et je pense à  ceux de Le Drian ou Collomb, il confortera malheureusement le rejet de toute forme d’opposition à la ligne actuelle du PS.

Un départ à regret bien sur, car on n’adhère pas à un parti pendant 35 ans sans y faire de belles rencontres, sans y nouer de réelles amitiés qui demeurent, sans y avoir beaucoup donné. C’est un choix de raison dans la cohérence de mes engagements de toujours.

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