Électricité : Consommation en hausse, et prix en hausse mais qui restent inférieurs aux autres pays européens

Entre 1960 et 2016, la dépense des ménages en électricité a progressé beaucoup plus rapidement que leur consommation totale, selon une récente étude de l’INSEE. Cette hausse est notamment très marquée entre 1960 et 1986.

La part de l’électricité dans la consommation énergétique des ménages a ainsi considérablement augmenté depuis les années 1960.

 Après les périodes de chocs pétroliers, les prix de l’électricité ont évolué de manière très modérée. Ils ont nettement augmenté depuis le début des années 2010, mais, en 2016, ils demeurent inférieurs de 20 % à la moyenne européenne.

En 2016, la consommation d’électricité des ménages s’établit à 28 milliards d’euros, correspondant à une consommation physique de 161 TWh. Cette dépense représente 2,3 % de leur budget de consommation, soit 960 euros en moyenne par ménage et par an. Depuis 1960, la dépense des ménages en électricité a progressé en valeur de 9,0 % en moyenne par an, contre 7,3 % pour l’ensemble de leur consommation.

Au début des années 1960, l’énergie électrique représentait 24 % des dépenses des ménages en énergie hors carburants en valeur. En 2016, celle-ci représente 57 % des dépenses énergétiques hors carburants. L’essor du parc de radiateurs électriques en France à partir de la fin des années 1970 explique cette progression. Ainsi, en 2016, le quart de la demande électrique résidentielle française concerne les besoins en chauffage

Entre 2009 et 2016, les prix de l’électricité augmentent plus rapidement que l’inflation (+ 4,3 % contre + 0,5 %), cela découle pour une grande part du quintuplement de la Contribution au service public de l’électricité (CSPE). Cette contribution acquittée par les consommateurs d’électricité permet, entre autres, de financer le surcoût de l’électricité d’origine renouvelable. La CSPE n’augmente plus depuis 2016 : les charges liées au développement des énergies renouvelables sont désormais supportées par les consommateurs d’énergies fossiles à travers la Contribution climat-énergie (CCE) mise en place en 2014

En 2016, le prix de l’électricité en France se décompose en trois parts quasiment égales : l’acheminement correspondant au Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE), la fourniture correspondant aux coûts d’approvisionnement et de commercialisation de l’électricité, la fiscalité.

En standard de pouvoir d’achat, un ménage français en moyenne paye son électricité un cinquième moins cher que dans l’ensemble de l’Union européenne et pratiquement moitié moins qu’un ménage allemand. Ces prix bas sont dus à la spécificité du mix électrique français.

Afin d’accroître son indépendance énergétique après les premiers chocs pétroliers des années 1970, la France a davantage fait le choix de l’énergie nucléaire que les autres pays européens. La production d’électricité d’origine nucléaire est donc prépondérante dans son mix électrique : en 2016, malgré une baisse de 4,2 % par rapport à 2015, elle représente 72 % de la production totale d’électricité. Par ailleurs, la production électrique d’origine renouvelable représente 18 % du mix électrique français.

Du fait de la composition différente de leur panier de consommation, les retraités ont un pouvoir d’achat plus sensible aux fluctuations des prix de l’électricité que les actifs.

Sommaire de la note

  1. En 2016, un ménage dépense en moyenne 960 euros d’électricité
  2. Des dépenses en électricité très dynamiques entre 1960 et 1986
  3. Forte hausse de la part de l’électricité dans la consommation énergétique des ménages depuis les années 1960
  4. Les prix de l’électricité plutôt stables entre le milieu des années 1980 et la fin des années 2000
  5. En France, le prix de l’électricité est inférieur de 20 % à la moyenne européenne
  6. Les retraités davantage sensibles aux fluctuations des prix de l’électricité
  7.  La consommation d’électricité en France est thermosensible
  8. L’effet d’une hausse des prix de l’électricité dans le modèle Avionic

 

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