Sep 24

Elections Législatives en Autriche : vers une nouvelle alliance de la droite et des populistes ?

6,4 millions d’Autrichiens, âgés d’au minimum 16 ans, sont appelés aux urnes le 29 septembre prochain pour élire les 183 membres du Conseil national (Nationalrat), chambre basse du Parlement. Ce scrutin, anticipé de trois ans, est consécutif au renversement par le Conseil national, du gouvernement dirigé par le chancelier Sebastian Kurz (Parti populaire, ÖVP) le 27 mai dernier.

C’est la première fois dans l’histoire du pays, rappelle une note de la Fondation Schuman, qu’un gouvernement échoue à remporter la confiance (103 des 183 députés ont voté contre, par une étrange alliance des socio-démocrates et de l’extrême droite). Le fait est d’autant plus remarquable que la veille du vote de sa destitution, le parti du chancelier a remporté une large victoire aux élections européennes le 26 mai avec 34,55% des suffrages.

Ce vote de défiance faisait suite à la diffusion d’une vidéo dans laquelle on voyait deux dirigeants du FPÖ, filmés à leur insu ,  en train de négocier avec une femme, nièce de l’oligarque russe du gaz, Igor Makarov, un accès privilégié pour l’oligarque russe aux marchés publics autrichiens

Le lendemain des élections européennes, le chancelier Sebastian Kurz a donc été destitué. Brigitte Bierlein, présidente de la Cour constitutionnelle, est devenue la première chancelière de l’histoire de l’Autriche, assurant l’intérim à la tête du gouvernement.

Le 21 juin, les autorités autrichiennes annonçaient que des élections législatives anticipées auraient lieu le 29 septembre.

Selon la dernière enquête d’opinion réalisée fin août, le Parti populaire (ÖVP) devrait arriver largement en tête avec 35% des suffrages. Il serait suivi du Parti social-démocrate (SPÖ), qui recueillerait 21%, puis du Parti de la liberté(FPÖ), 19%, des Verts-L’Alternative verte (DG) avec 11%, des libéraux de NEOS-Nouvelle Autriche (NEOS) 9% et, enfin, JETZT, parti écologiste de gauche, 2%.

Sebastian Kurz, qui ne doit pas sa chute à son action gouvernementale, devrait donc s’imposer le 29 septembre. Mais quelle sera l’ampleur de la victoire de l’ÖVP ? Quelle majorité pourra-t-il dégager du scrutin ? Son plus grand risque reste une coalition d’opposants.

La dirigeante du parti social-démocrate, Pamela Rendi-Wagner, veut établir une convention nationale sur le climat mais le SPÖ s’opposerait cependant à une taxe sur les émissions de gaz carbonique jugée « socialement injuste ». Les Verts-L’Alternative verte se déclarent pragmatiques et prêts à gouverner en dépit de la radicalité apparente de leur programme. S’ils ne sont pas encore au gouvernement, les écologistes devraient retrouver les bancs du Parlement le 29 septembre.

Le parlement autrichien est bicaméral. La chambre basse, le Conseil national (Nationalrat), regroupe 183 députés élus pour cinq ans ; la chambre haute, le Conseil fédéral (Bundesrat), rassemble les 64 représentants des neuf Länder que compte le pays.Les membres du Conseil national sont élus au scrutin majoritaire à Vienne comme dans le Land du Vorarlberg et au scrutin proportionnel au sein des 7 autres Länder. Chacune des régions désigne entre 7 et 36 députés. Chaque électeur dispose de deux voix : l’une pour se prononcer au niveau national en faveur d’un parti et l’autre pour désigner au sein d’une circonscription locale un candidat en particulier.

5 partis politiques sont représentés actuellement dans l’actuel Conseil national :

– le Parti populaire (ÖVP), de centre-droit, créé en 1945 et dirigé par le chancelier sortant, Sebastian Kurz, possède 62 sièges ;

– le Parti social-démocrate (SPÖ), fondé en 1889 et conduit depuis le 2 septembre 2018 par Pamela Rendi- Wagner, première femme à diriger ce parti, compte 52 députés ;

– le Parti de la liberté (FPÖ), parti populiste créé en 1956 et conduit par Norbert Hofer, possède 51 sièges ;

– NEOS-Nouvelle Autriche (NEOS), fondé en 2012 et dirigé par Beate Meinl-Reisinger, compte 10 députés ;

– la Liste Peter Pilz (PILZ), parti écologiste de gauche désormais appelé JETZT, conduite par Maria Stern, possède 8 sièges.

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