Laurent Davezies, a publié récemment pour l’Assemblée des Communautés de France et la Caisse des dépôts un rapport intéressant sur « La crise et nos territoires : premiers impacts ».Le but de ce rapport n’est pas d’explorer les futurs macro-économiques proches ou plus lointains du pays, mais de tirer les leçons des premiers impacts territoriaux de cette crise.
L’année 2008 restera dans les annales. La crise environnementale, la crise des matières premières et du pétrole puis la crise financière s’y entrechoquent à un rythme rapide. On le voit alors, certains territoires subissent plus que d’autres la récession, certains l’ont à peine ressentie…Ce que Jean Pierre Robin traduit d’un titre volontairement provocateur : « Les retraités rapportent plus que les usines »
Pour comprendre cette géographie des impacts, on il faut repérer auparavant la nature des moteurs des économies territoriales françaises à la veille de cette crise. On retrouve la des réflexions déjà évoquées ici sur les économies résidentielles ou productives. et que Laurent Davezies a développé dans « La République et ses territoires : la circulation invisible des richesses »
Cette typologie renouvelée permet de mieux comprendre la relation entre la nature des économies territoriales et leur sensibilité (accélération ou amortissement) au choc de 2008-2009. L’analyse porte sur les 323 zones d’emploi (définition Insee 1994) de la province et sur l’Île-de-France considérée comme une seule et même zone d’emploi.
Mais ce qui est vrai pour chaque territoire n’est pas nécessairement vrai pour l’ensemble des territoires, la nation . La production de richesses à l’échelle d’une nation est inséparable de sa répartition : des retraités sans industries seront très vite impécunieux ! D'ou aussi l'importance d'une politique de redistribution par l'Etat au niveau des territoires, qui sans elle, amènerait de plus en plus chaque territoire à se desinteresser de son industrie. Le cas de la Haute Normandie est à cet égard intéressant !
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