Le cout social des drogues en France mesure le cout monétaire des conséquences de la consommation des drogues légales (alcool et tabac) et illégales et du trafic de ces dernières.
Les études de cout social visent généralement à donner aux pouvoirs publics une indication du poids que représente un problème social pour la collectivité. Ces études permettent de hiérarchiser entre eux les problèmes et contribuent à éclairer les choix, toujours difficiles, d’engagement de dépenses publiques, sous la contrainte budgétaire, destinées à traiter tel problème plutôt que tel autre. Elles ne constituent bien sûr qu’élément parmi d’autres pour aider dans les choix à faire. Elles dépendent pour chaque pays des systèmes d’information en place et des choix dans les paramètres retenus. L’étalon monétaire permet les comparaisons même si tous les aspects qualitatifs ne peuvent être pris en compte
Le cout social des drogues est compose du cout externe (valeur des vies humaines perdues, perte de la qualité de vie, pertes de production) et du cout pour les finances publiques (dépenses de prévention, répression et soins, économie de retraites non versées, et recettes des taxes prélevées sur l’alcool et le tabac).
Selon une étude de Pierre Kopp, Professeur à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris I), l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), le « cout social » de l’alcool et celui du tabac sont presque identiques, 120 milliards d’euros, suivi par les drogues illicites (8,7 milliards d’euros). Le cout social engendre par le tabac peut être rapproche des 13,4 millions de fumeurs et le cout social de l’alcool des 3,8 millions « d’usagers à risques d’alcool ».
Les paramètres de calculs suivent les recommandations du Rapport Quinet (2013) et les données sanitaires ont été collectées dans la littérature scientifique.
Les drogues illicites engendrent un faible « cout social » total, en comparaison de l’alcool et du tabac, parce qu’elles sont moins consommées.
Le « cout externe » représente l’essentiel du « cout social » pour l’alcool, le tabac et les drogues illicites (respectivement 95,1 %, 85,2 % et 67,6%). L’importance de cette composante s’explique par le nombre très important de vies perdues (respectivement 49 051, 78 966, 1 605) et par la valeur de l’année de vie perdue (115 000 euros) qu’il est recommandé d’utiliser en France dans les calculs socio-économiques.
Le « cout externe » de l’alcool est 11 % plus élevé que celui du tabac bien que le nombre des décès par le tabac soit plus important que ceux engendres par l’alcool. Cette différence s’explique par un âge moyen au décès plus précoce pour l’alcool que pour le tabac (63 ans vs 71 ans) et par le fait que de nombreux décès accidentels engendres par l’alcool interviennent précocement.
Le « cout des drogues pour les finances publiques » est élevé (1,1% du PIB). Chaque année, l’Etat doit payer respectivement pour l’alcool, le tabac et les drogues illicites, 4,9 milliards, 14 milliards et 2,4 milliards d’euros. Ainsi, 33 % du déficit budgétaire français serait constitué par le poids négatif des drogues sur les finances publiques.
Les recettes de taxation sont inférieures au « cout des soins » (respectivement 8,5 et 25,9 milliards d’euros). La taxation sur les alcools ne représente que 37 % du cout des soins des maladies engendrées par
l’alcool tandis que les taxes sur le tabac sont également insuffisantes à couvrir le cout des soins engendres par ce dernier et représentent 40 % des recettes de taxation.
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