Régulièrement le Parlement européen commande des études sur l’état de l’opinion publique dans les Etats membres. Par ce suivi, le Parlement européen s’efforce de mieux appréhender les perceptions et les attentes des citoyens sur ses activités et celles de l’Union européenne dans son ensemble. Il s’agit d’une aide précieuse à la préparation, à la décision et à l’évaluation de son travail.
La crise économique, tout comme la crise des migrants, ont pu laisser penser que l’Union Européenne, qui apparaît désormais comme désorganisée et impuissante, serait rejetée massivement par les peuples. C’est ainsi que l’on a vu fleurir les discours eurosceptiques, prononcés par les mêmes personnes qui jadis, s’étaient montrées favorables à la construction européenne. On pourra notamment citer à titre d’exemple, Laurent Wauquiez, ancien disciple de Jacques Barrot, dont la conversion à l’euroscepticisme a été relativement spectaculaire.
Pourtant, si l’on en croit le dernier Parlemètre 2015, une étude réalisée par TNS opinion dans les 28 Etats membres de l’Union européenne, en septembre dernier (soit avant les attentats de Paris mais pendant la crise des migrants), la situation est plus mitigée. Certes, l’appartenance à l’UE est considérée comme une « bonne chose » par seulement 55% des sondés, chiffre relativement faible étant donné l’ampleur du projet européen, mais inversement, seuls 15% des européens estiment que l’appartenance de leur pays à l’UE est une « mauvaise chose ».
Ce chiffre est donc également assez faible au regard de la désorganisation dont a fait preuve l’UE dans la gestion des migrants. Les peuples européens, peut-être plus matures que leurs dirigeants, distinguent donc pertinemment des politiques, menées à l’échelle européenne, qui peuvent être critiquables et le projet européen en lui-même.
De la même manière, 60% des sondés considèrent que leur pays a bénéficié de son appartenance à l’UE. Seuls les Bulgares et les Autrichiens (avec 47%) répondent positivement à moins de 50%.
Concernant la poursuite de l’intégration européenne, les Européens sont fortement polarisés. 41% d’entre eux jugent que certains Etats devraient accroître leurs politiques communes sans attendre que des pays moins avancés y soient prêts. Alors que 48% estiment qu’il faut au contraire attendre que tous les Etats soient prêts avant d’intensifier l’intégration. Cette courte majorité démontre que les Européens, sont plutôt favorables à une intégration équivalente pour tous les pays de l’UE et contre une Europe à deux vitesses.
Ainsi, si l’UE ne soulève pas (ou plus) un enthousiasme considérable auprès des peuples européens, elle reste majoritairement appréciée de ceux-ci. Un peu comme si, après la raison succédait à la passion. Enfin, comme le montre le résultat du récent référendum au Danemark, le contexte actuel, terrorisme et crise des migrants, l’équilibre de la construction européenne reste fragile.
Vous trouverez ci-après, à la fois les synthèses et résumés, sur les deux objets de l’enquête : le parlement et l’Europe , les migrations et l’Europe
Le Résumé de l’enquête
Synthèse sur Migrations et économie
Fiche France sur le parlement Européen
2 Commentaires
Savoir que l’idée d’une Europe Fédérale à 2 vitesses n’a que peu de chances d’aboutir ne me réjouit pas. Je ne donne pas cher de l’Europe actuelle qui ne génère actuellement que des lourdeurs administratives et du chômage alors que nous avons besoin d’un regain de dynamisme économique pour ne pas devenir invisible au plan international d’une Union politique, économique et sociale qui nous rende plus compétitifs au niveau mondial. Enfin, c’est donner raison à la Grande Bretagne qui ne vise depuis toujours que ses propres intérêts économiques ne veut à aucun prix de l’Europe Fédérale…
Auteur
je partage assez votre remarque sauf que pour l’emploi , dans la même Europe actuelle , le chomage atteint des niveaux très différents selon les pays ! le dynamisme économique, et la compétitivité sont loin d’être les mêmes partout ! donc évidemment oui à une Europe plus fédérale, mais il faut aussi que la France accepte des dispositions éloignées d’elle, et pas seulement une Europe fédérale qu’elle piloterait comme elle veut ! et la question de la Grande Bretagne est là aussi : elle ne veut pas se faire enfermer dans une culture française très interventionniste !le compromis est nécessaire pour la survie même de l’idée européenne!