C’est quoi un Bon Gouvernement ?

122422_couverture_Hres_0Nos régimes sont dits démocratiques parce qu’ils sont consacrés par les urnes. Mais nous ne sommes pas gouvernés démocratiquement, car l’action des gouvernements n’obéit pas à des règles de transparence, d’exercice de la responsabilité, de réactivité ou d’écoute des citoyens clairement établies. D’où la spécificité du désarroi et de la colère de nos contemporains.

À l’âge d’une présidentialisation caractérisée par la concentration des pouvoirs entre les mains de l’exécutif, Pierre Rosanvallon montre, dans cet ouvrage, que le problème n’est plus celui de la « crise de la représentation ». Il est devenu celui du mal gouvernement.

Or la théorie de la démocratie a jusqu’à présent fait l’impasse sur cette question des rapports entre gouvernés et gouvernants en se limitant à penser la représentation et l’élection . Il est donc urgent d’aller aujourd’hui plus loin pour comprendre les mécanismes de ce mal gouvernement et déterminer les conditions d’une nouvelle révolution démocratique à accomplir.

Ce livre propose d’ordonner les aspirations et les réflexions qui s’expriment aujourd’hui dans de nombreux secteurs de la société civile et dans le monde militant autour de ces questions, en distinguant les qualités requises des gouvernants et les règles organisatrices de la relation entre gouvernants et gouvernés. Réunies, celles-ci forment les principes d’une démocratie d’exercice comme BON GOUVENEMENT..

Comment réduire le fossé entre gouvernés et gouvernants, de manière à réaliser ce que Pierre Rosanvallon appelle une “démocratie d’appropriation” (dans laquelle les citoyens ne comptent pas seulement au moment des élections) ? En rendant les actions gouvernementales transparentes, et donc compréhensibles et évaluables (y compris par des ONG, des médias ou des réseaux sociaux) : un objectif qu’il appelle “le droit de savoir”, pour en finir avec les soupçons auxquels se prêtent trop souvent les institutions publiques.

Très critique sur “les carriéristes et les hommes et femmes d’appareil qui constituent aujourd’hui les bataillons les plus fournis de la classe politique”, Pierre Rosanvallon insiste sur la nécessité que celle-ci fasse preuve d’un parler vrai et d’une intégrité sans faille, sous peine de vraies sanctions. Enfin, pour devenir une “démocratie d’exercice”, nous avons besoin d’institutions chargées de veiller à tous ces points et d’évaluer le caractère démocratique du fonctionnement de l’Etat (comme la Cour des comptes le fait en matière budgétaire), appuyées par des “organisations de vigilance citoyenne”.

A lire : Le bon gouvernement, par Pierre Rosanvallon, Coll. Les livres du nouveau monde, Le Seuil, 2015, 410 p., 22,50 euros.

Fiche de lecture donnant le contenu de l’ouvrage               Quelques extraits du livre

Bruno Le Maire a lu Pierre Rosanvallon. Quand un intellectuel de gauche propose, face au désenchantement citoyen pour la politique, son modèle du bon gouvernant, qu’en pense l’un des leaders de la droite ? Surprise, il y lit son propre portrait.

Partagez cet article :

1 Commentaire

    • Pascal sur août 16, 2016 à 3:30 pm
    • Répondre

    Un bon gouvernement doit avant tout être exemplaire à tout les niveau et à ce niveau il y a du boulot..

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.