Entre 1995 et 2015, la production de la branche de location de biens est passée , selon l’INSEE, de 21 à 38 milliards d’euros, oscillant autour de 1 % de la production totale. Elle a augmenté de 5 % en moyenne annuelle de 1995 à 2008 ; depuis 2009, à la suite de la crise, elle ne progresse plus que faiblement (+ 0,4 %). Depuis cette date, la location de véhicules automobiles s’érode, desservie par un moindre usage de l’automobile et l’essor de l’économie du partage. À l’inverse, les locations de machines-équipements et surtout de biens personnels continuent à croître, prévalant sur l’achat de ces biens.
Si la production de services de locations de biens atteint 37,7 milliards d’euros, elle est assurée pour 33,8 milliards par des entreprises non financières et pour 3,9 milliards par des filiales financières des banques et assurances ou des constructeurs automobiles. Elle se répartit entre trois grands groupes d’activités : la location de machines et de biens d’équipement (50 %), la location de véhicules automobiles (39 %) et la location de biens personnels et domestiques (11 %).
La location de machines et biens d’équipement (18,7 milliards d’euros en 2015) recouvre quatre types de biens : les machines diverses pour l’agriculture et l’industrie, les conteneurs et les wagons de chemin de fer (36 %) ; les matériels pour le bâtiment et le génie civil (32 %) ; les équipements informatiques et photocopieurs (20 %) ; les matériels de transport fluvial, maritime et aérien (12 %). Les locataires sont presque exclusivement des entreprises. Pour les trois quarts des machines et biens d’équipement, les loueurs sont des entreprises spécialisées dans ce secteur . Pour un dixième, il s’agit d’entreprises de la construction. Sinon, ce sont des entreprises de l’industrie, du commerce de gros ou des transports.
Pour la location de véhicules automobiles (14,6 milliards d’euros en 2015), les locataires sont essentiellement des entreprises (13,5 milliards), loin devant les ménages (1,1 milliard). La location de voitures en représente les quatre cinquièmes et la location de camions le cinquième. Les loueurs sont principalement des entreprises du secteur. Pour la location de longue durée, interviennent aussi des filiales spécialisées de banques ou de constructeurs automobiles, notamment dans la location avec option d’achat
Enfin, pour la location de biens personnels et domestiques (4,4 milliards d’euros en 2015), les locataires sont surtout des ménages (4,2 milliards), et très marginalement des entreprises (0,2 milliard). Cette activité s’étend des articles de loisirs et de sport (cycles, skis, bateaux…) aux matériels médicaux en passant par toute la gamme des appareils électroménagers et autres biens d’équipement . Les loueurs sont avant tout des entreprises spécialisées, mais aussi des entreprises de commerce.
Depuis 2009, les acteurs économiques ont contenu leurs dépenses en location de véhicules automobiles. Ils ont de même limité leurs achats d’automobiles ou investissements en matériels de transport. Sur la période 1995–2015, la location a gagné du terrain, mais le rapport entre location et achats ou investissements a évolué différemment avant et après la crise.
Pour les entreprises et administrations, la location de véhicules a été multipliée en valeur par 2,8 entre 1995 et 2008, alors que les investissements en matériels de transport l’ont été par 1,8. Depuis 2010, location et investissements stagnent, voire s’érodent. Les entreprises et administrations réduisent la taille ou allongent la durée d’utilisation de leur flotte automobile (louée ou possédée en propre).
Pour les ménages, la location de véhicules a été multipliée par 1,4 en valeur entre 1995 et 2008, contre 1,1 pour leurs achats de voitures neuves .
Elle stagne sous l’effet notamment de la location entre particuliers, avec Drivy par exemple, mais aussi de l’essor des modes de déplacement collaboratifs tel le covoituragez , avec des opérateurs comme Blablacar. Pour une part croissante de la population, l’usage d’un produit est plus important que sa possession, essentiellement pour des raisons économiques Pour le Conseil national des professions de l’automobile, la location entre particuliers a représenté 3 % du total des locations en 2015, contre 1 % l’année précédente. Les utilisateurs sont jeunes (44 % ont moins de 35 ans) et moins souvent dans la vie active que les clients des agences traditionnelles (70 % contre 83 %). Ils sont aussi moins aisés : 47 % font partie des catégories socioprofessionnelles supérieures contre 57 %. Par ailleurs, la Direction générale des entreprises évalue à environ 700 millions d’euros les dépenses des ménages en covoiturage en 2014 ; ceci correspond aux trois cinquièmes de leur consommation auprès des loueurs privés (1,1 milliard).
En 2015, les entreprises et les administrations ont dépensé 20,3 milliards d’euros en location de machines et équipements, contre 12,6 milliards en 1995 . La progression de la location sur vingt ans est largement due aux matériels pour le bâtiment et le génie civil . Mais la location se transforme aussi : celle de matériels informatiques s’étiole avec la baisse des prix des équipements et le recours à des prestations de cloud computing . À l’inverse, celle de machines de bureau, notamment de photocopieuses, s’accroît.
Les ménages de plus en plus adeptes de la location de biens personnel :En 2015, elles s’élèvent à 4,2 milliards d’euros . Le montant total de leurs achats de ce type de biens est de 32,5 milliards.
Les loueurs de ces biens sont très majoritairement (80 %) des entreprises spécialisées du secteur. Toutefois, celles-ci subissent de plus en plus la concurrence de la grande distribution, qui assure désormais plus de 15 % des locations.
En effet, de plus en plus de distributeurs se lancent dans la commercialisation d’un usage plutôt que d’un produit, dans l’espoir d’attirer et de fidéliser des clients. Des banques rentrent elles aussi dans le mouvement : elles proposent la location de smartphones avec l’idée de vendre simultanément des services en ligne.
.En vingt ans, le secteur de la location gagne 38 000 emplois salariés nets, pour atteindre en fin d’année 2015, un effectif salarié de 89 000.
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