Quel Bilan énergétique de la France pour 2016 ?

Depuis 1982, le service statistique ministériel en charge de l’énergie établit et diffuse le bilan énergétique annuel de la France. . Quelques chiffres clés auparavant

•    54 %, c’est le taux d’indépendance énergétique de la France, qui baisse de 1,8 point par rapport à 2015
•    31,3 Md€ c’est le montant de la facture énergétique de la France, qui recule de plus de moitié par rapport à son pic atteint en 2012
•    Moins 1,1 %, c’est le recul de la consommation finale d’énergie à climat constant
•    2 700 euros, c’est la facture moyenne annuelle d’énergie des ménages, soit 7,9 % de leur budget
•    une augmentation du prix de l’énergie de 2,3 % par an en moyenne depuis 1990
•    42 %, c’est la part du bois dans la production d’énergie renouvelable
•    Moins 16,6 %, c’est la diminution des émissions de CO2 dues à l’énergie par rapport à 1990, à climat constant.

Pour l’année 2016, ce bilan définitif est marqué par quelques tendances présentées ici, à travers différents chapitres

Un prix de l’énergie globalement en baisse pour la troisième année consécutive

Dans un contexte de très faible inflation générale, entreprises et ménages bénéficient en 2016 d’une baisse du prix moyen de l’énergie à la consommation. La baisse pour les ménages atteint 2,8 % mais affecte plus fortement les prix des carburants que ceux de l’énergie utilisée dans les logements. Comme les années précédentes, elle est tirée en premier lieu par le recul des prix du pétrole brut et du gaz, malgré la remontée des cours en fin d’année.

 Repli de la production primaire et hausse des importations

Même s’il reste à un niveau historiquement élevé, le taux d’indépendance énergétique de la France métropolitaine baisse de près de deux points en 2016, à 54,2 %. La production primaire baisse de 4,8 %, en raison d’arrêts prolongés de centrales nucléaires. Le déficit des échanges extérieurs d’énergie progresse quant à lui de 1,1 %, principalement du fait de la hausse de la demande de gaz naturel, à la fois pour usage final et pour production d’électricité. Pour autant, la facture correspondante recule à nouveau en 2016, de 20 %. Toutes énergies confondues, elle s’élève à un peu plus de 31 Md€ sur l’année.

Transformation, transport et distribution d’énergie  

Les pertes liées à la transformation, au transport et à la distribution d’énergie reculent de 6,5 % en 2016, à 92,4 Mtep. Cette baisse s’explique principalement par celle de la production nucléaire et des pertes de chaleur induites. Elle n’est que partiellement compensée par la hausse d’activité, et donc des pertes de transformation induites, des centrales électriques, calogènes et de cogénération utilisant du gaz ou du bois. Le secteur du raffinage, qui transforme près de 60 Mt de pétrole brut en produits raffinés, recule légèrement en 2016, après une embellie l’année précédente. La consommation de charbon des hauts-fourneaux s’essouffle également, en raison notamment de leur baisse d’activité.

La consommation d’énergie par forme d’énergie 

 La consommation d’énergie primaire décroît de 1,6 % en 2016. Dans un contexte de besoins de chauffage accrus par des températures moins douces qu’en 2015, la baisse est de 3,2 % à climat constant. Malgré le recul du nucléaire, celui-ci domine toujours le bouquet énergétique primaire. Les consommations primaires de pétrole et de charbon reculent également à climat constant, tandis que celles de gaz naturel et d’énergies renouvelables et déchets augmentent. Déduction faite des pertes liées à la transformation, au transport et à la distribution d’énergie, la consommation finale progresse légèrement à climat réel, mais recule de 1,1 % à climat constant. Cette baisse affecte toutes les formes d’énergie, à l’exception des énergies renouvelables et de la chaleur.

La consommation d’énergie par secteur et usage en France

La consommation finale d’énergie progresse de 0,8 % en 2016, notamment en raison de températures moins douces qu’en 2015. Corrigée des variations climatiques, elle diminue de 1,1 %. Tant les usages énergétiques (140 Mtep) que non énergétiques (13,3 Mtep) sont concernés par cette baisse. Si la consommation dans le résidentiel, le tertiaire et l’industrie recule (à climat constant), celle des transports, qui demeurent le principal usage d’énergie, se stabilise après deux années de hausse. La consommation d’énergie dans l’agriculture est stable.

Émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie

Les émissions de CO2 liées à la combustion d’énergie sont quasiment stables en 2016. Corrigées des variations climatiques, elles reculent de 2,2 % sur un an. Sur plus long terme, elles se sont repliées de 16,6 % depuis 1990 (à climat constant). Le transport demeure le principal secteur émetteur de CO2 (41 %), devant le résidentiel-tertiaire (24 %), l’industrie (17 %), la branche énergie (15 %) et l’agriculture (4 %).

Bilan énergétique dans les départements d’outre-mer

La consommation d’énergie primaire dans les départements d’outre-mer (La Réunion, Mayotte, Martinique, Guadeloupe, Guyane) s’élève à 3,6 Mtep en 2016. Malgré l’essor de la production locale d’énergies renouvelables, le bouquet énergétique primaire ultramarin reste largement dominé par les produits pétroliers et, dans une moindre mesure, le charbon. La demande locale d’énergie se distingue de la demande métropolitaine par l’absence d’entreprises électro-intensives, l’usage marginal du chauffage électrique et le développement des équipements de climatisation. Le transport représente à lui seul près des deux tiers de la consommation finale à usage énergétique des DOM.

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