Les grandes disparités de la pauvreté en Europe

17,3 % des Européens, soit 87 millions de personnes, vivaient sous le seuil de pauvreté en 2014 selon Eurostat, et rapporté par si on prend en compte le seuil à 60 % du revenu médian national.

Les Pays-Bas (11,6 %), la Norvège (11,9 %) et le Danemark (12,2 %) font partie des pays où le taux de pauvreté est le plus faible. Avec un taux à 13,6 %, le niveau de la pauvreté en France est également parmi les plus bas d’Europe. Il est même le plus faible des pays les plus peuplés. Ce taux est de 2,8% pour un taux de 40% (Très grande pauvreté) et de 6,5% pour 50% du revenu médian.

À l’opposé, la Roumanie (25,4 %), l’Espagne (22,1 %) et la Grèce (21,4 %) ont les taux de pauvreté les plus élevés. L’Italie et le Portugal ne sont pas loin avec 19,9 % et 19,5 % respectivement. Ces pays sont fortement touchés par la crise économique et ont un taux de chômage très élevé, notamment chez les jeunes.

En prenant en compte les seuils à 40 % du niveau de vie médian national (la grande pauvreté), les hiérarchies et les écarts entre les pays sont partiellement modifiés. En moyenne, 6,3 % de personnes sont touchées en Europe. En Roumanie (14,5 %), en Espagne (11,2%) et en Grèce (10,1 %), plus d’une personne sur dix vit dans la grande pauvreté. Les taux de « grande pauvreté » de l’Allemagne (5,0 %), du Royaume-Uni et de la Suède (4,8 %) sont très proches. C’est en France que la part de la population très pauvre est la plus faible (à 2,8 % selon Eurostat), un niveau inférieur aux Pays-Bas (3,0 %) et à la Belgique (3,4 %).

Cette photographie de la population touchée par la pauvreté au sein de chaque pays d’Europe donne un aperçu des inégalités de revenus « par le bas » : être pauvre, c’est se situer très en-dessous du revenu médian de son pays. La Roumanie et la Grèce font non seulement partie des pays où les revenus et les seuils de pauvreté sont au plus bas en Europe, mais ce sont aussi les pays où la part de la population pauvre, la plus éloignée du niveau de vie standard de son pays, est la plus importante. En Espagne, au Portugal et en Italie, les revenus sont un peu plus élevés en moyenne, mais une personne sur cinq environ vit sous le seuil de pauvreté à 60 % du revenu médian. Quant à la France, si elle n’est pas le pays au niveau de vie moyen le plus élevé d’Europe, elle fait partie des pays où la pauvreté touche une part de la population plus contenue qu’ailleurs.

Quel seuil de pauvreté retenir ? Les taux de pauvreté mesurent la proportion de la population qui vit avec un revenu disponible inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil correspond à un pourcentage du revenu médian national. Le seuil le plus souvent utilisé équivaut à 60 % du revenu médian. Il s’agit d’une convention qui correspond à une conception large de la pauvreté. On peut tout aussi bien utiliser le seuil à 50 %, voire à 40 % qui se focalise sur la grande pauvreté. Aucun seuil n’est objectivement meilleur.

Le seuil retenu n’est pas le revenu médian européen mais le revenu médian de chaque pays. Ainsi par exemple, le Royaume-Uni enregistre 16,6 % de pauvres au seuil à 60 % du revenu médian contre 22,1 % en Espagne. Le seuil de pauvreté britannique est beaucoup plus élevé que le seuil espagnol si l’on considère cette donnée en valeur absolue : il est estimé à 969 euros par mois au Royaume-Uni contre 770 euros en Espagne.

Partagez cet article :

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.