Coup sur coup, deux petits signes d’espoir sont apparus sur l’Europe : le 19 juin, le sommet franco-allemand a décidé de proposer la création d’un budget de la zone euro ; Le 25 juin, neuf pays de l’Union européenne se sont engagés dans un nouveau mécanisme de coopération renforcée en matière de défense. Deux propositions qu’avait fortement « poussé » le Président E Macron. Ou en sommes-nous ?
Aujourd’hui j’évoquerai la question de la défense.
Lundi 25 juin, neuf pays de l’Union européenne se sont engagés dans un nouveau mécanisme de coopération renforcée en matière de défense : l’initiative européenne d’intervention (IEI). Portée par la France, elle devrait intensifier la collaboration militaire entre ces Etats membres.
La perception des menaces est devenue évidemment plus concrète pour les pays européens”. Par conséquent, tous ont exprimé le besoin de réponses capacitaires, opérationnelles et stratégiques.
Le 3 juin dernier, la Chancelière allemande Angela Merkel, avait officiellement soutenu la proposition de son homologue français, Emmanuel Macron, visant à composer une force militaire d’ampleur européenne. Ce nouveau contingent prendrait la forme d’une « force d’intervention », dont l’objectif serait d’agir sur des théâtres d’opérations extérieurs. Il intégrerait plusieurs armées européennes, les contraignant à travailler enfin ensemble. Malgré le Brexit, le Royaume-Uni serait de la partie — il ne s’agirait donc pas, à proprement parler, d’une force rattachée à l’UE.
L’initiative prévoit un large spectre d’opérations pour des situations nécessitant une prise de décision rapide et pas seulement celles à très haute intensité, pour lesquelles certains pays ne sont pas prêts à s’engager, comme les conflits armés. De plus, d’autres projets doivent voir le jour comme “le fonds européen de défense, la facilité pour la paix, censée œuvrer à la prévention des conflits, ou les projets pour faciliter la mobilité des matériels militaires sur le continent”.
Ainsi, ce sont l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, l’Estonie, la France, le Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni qui se sont finalement entendus sur ce projet. Cette initiative représente pour eux l’opportunité, malgré le Brexit, de “rester des partenaires de premier plan de la sécurité européenne”.
Après la mise en œuvre dans le domaine capacitaire de la Coopération structurée permanente (CSP) en décembre dernier avec 25 pays de l’Union européenne (UE), et la dotation du Fonds européen de défense de 13 milliards d’€, l’Initiative Européenne d’Intervention (IEI) est un grand pas pour une défense européenne opérationnelle. Avec neuf pays, et en complément aux missions de politique de sécurité et de défense commune (PSDC), l’IEI est une contribution concrète pour bâtir une culture stratégique commune, pour que nos forces armées apprennent à agir ensemble grâce à des échanges entre les états-majors et des exercices communs.
Le projet de défense européenne ne repose cependant pas sur les seules épaules de l’Allemagne et de la France. Contre toute attente, la Belgique aura également un rôle essentiel à jouer au cours des prochains mois. Le pays doit en effet procéder à la modernisation de son aviation de chasse et remplacer sa flotte d’antiques F-16 américains. Il lui faut désormais arbitrer entre plusieurs offres, dont les F-35 de l’Oncle Sam et les Rafales du Français Dassault.
Trump peut perturber cet accord ou l’accélérer ? “Les États-Unis continuent de financer la défense de l’Europe alors que les résultats économiques du continent, et en particulier ceux de l’Allemagne, sont positifs. Cela n’est plus tenable pour nous”, a-t-il écrit à la chancelière. Et Trump d’ajouter : “Cette frustration n’est pas seulement celle de l’exécutif. Le Congrès américain partage cette préoccupation. Cela va devenir de plus en plus difficile d’expliquer aux citoyens américains que certains pays ne partagent pas le fardeau des dépenses quand nos soldats continuent de risquer leurs vies à l’étranger”.
Un peu médiocre pour des alliances de ce type mais peut être efficace même si l’engagement pris par les alliés à partager le fardeau de leur défense ne date pas de l’élection de Donald Trump, mais de 2014, lorsque les pays européens, sous la présidence de Barack Obama, avaient promis d’y consacrer 2 % de leur PIB avant 2024.
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