Le développement des énergies renouvelables est essentiel dans la transition énergétique dans laquelle doivent s'engager notre pays, notre économie, nos entreprises.
Celles ci sont multiples et comme toujours en période d’innovation, les avantages de certaines techniques risquent très vite de créer plus d'inconvénients sans régulation.
Prenons le chauffage au bois, la méthanisation, le photovoltaïque ….pas besoin d'en montrer les avantages, ils sont patents! Ils convient par contre de fixer le cadre réglementaire, grâce auquel on évitera des dérives qui annuleraient très vite les avantages.
Je voudrais en évoquer deux aspects : la distance de collecte et l'usage des terres agricoles car par nature les surfaces au sol ne sont pas extensibles sur un territoire!
Sur la collecte on voit bien que l'accroissement de consommation de bois au travers des chaudières à bois, pour les réseaux de chaleur ou les particuliers, peut très vite conduire vers des collectes lointaines ou plus rentables, augmentant alors le transport avec ses contreparties négatives en énergie et en gaz à effet de serre. Même question sur la méthanisation où la collecte des matières premières peut s'éloigner pour gagner en rentabilité.
Des lors peut on fixer réglementairement des périmètres de collecte autour du "consommateur" de ces matières premières ? Les aides publiques pour ce type d'activité peuvent le prévoir par convention, mais par nature celle ci a une durée de vie limitée.
L'autre aspect que je voudrais évoquer concerne l'usage des sols. Les terres agricoles ne sont pas extensibles à l'infini : on en voudrait pour de l'agriculture de proximité ou biologique pour la consommation alimentaire, on en voudrait pour une agriculture plus productive et pour améliorer notre balance commerciale, on en voudrait pour des usages industrielles comme nouveaux matériaux à la place du pétrole, on en voudrait pour alimenter de nouvelles sources énergétiques.
Est-il bien raisonnable de couvrir les terres agricoles de panneaux photovoltaïques au risque de réduire les surfaces disponibles ? Comment opérer le partage des terres disponibles sur un territoire entre tous ces usages? Il n'existe pas à ma connaissance de modèles d'optimisation pour y répondre et pourtant la question de la rente foncière a beaucoup occupé les économistes par le passé.
La aussi s'en remettre au seul marché conduira aux dérives que l'on a connu par le passé sur les biocarburants, ou sur des productions très intensives de "produits methanisables", avec par exemple ses conséquences sur la qualité de l'eau ou la raréfaction de parcelles pour les cultures maraîchères.
On le voit l'innovation est indispensable en ce domaine avec ses risques ses incertitudes, mais en même temps il faut construire les mécanismes de régulation, les mécanismes réglementaires pour nous protéger des dérives possibles qui risquent d'apparaître sur le long terme.
Comme toujours le marche est utile pour conduire le développement à court terme, il est impuissant à gérer le long terme !
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