Mar 16

Laissons donc les collectivités locales gérer leur restauration collective !

imagesCASAKAGFAlors que la restauration collective n’est pas une compétence obligatoire pour les communes , beaucoup d’entre elles offrent aux élèves ou aux personnels ,une restauration collective, souvent de qualité .

C’est un service dont le cout est élevée pour elles, mais qu’elles gèrent au mieux : discussion des menus pour éduquer au gout ou pour mieux les équilibrer, respect des normes sanitaires, qualité des produits….

Mais cette liberté laissée aux communes semble déranger quelques parlementaires, en mal d’activité sans doute ! A moins que ce ne soit cette manie française de tout vouloir gérer de Paris, par la loi !

D’abord un Député UDI Yves Jego,  demande l’introduction obligatoire des menus végétariens. Relayée par une pétition sur internet, et une lettre  au premier ministre, il  demande au gouvernement de soutenir sa proposition de loi en faveur de l’instauration d’un menu végétarien dans les cantines scolaires, «pour offrir aux enfants des cantines scolaires une alternative sans viande », dit il . Bien sûr , ce serait « en plus » du menu habituel !

Parallèlement un Débat a lieu au Sénat sur le  manger local et le bio.

Le texte, déjà adopté par l’Assemblée nationale  en janvier, visait à fixer un objectif de 20 %, puis de 40 % en 2020 de produits « relevant de l’alimentation durable » servis dans les restaurants collectifs gérés par l’État, les collectivités territoriales et les EPCI. Par « alimentation durable », les auteurs du texte entendent : « Des produits de saison ou sous signes d’identification de la qualité et de l’origine, en veillant à la proximité géographique entre les producteurs agricoles, les transformateurs et les consommateurs ». Tout est dans le détail , mais la proximité , le circuit court, c’est combien de km ?!

 En séance, les députés ont supprimé le premier seuil de 20 % dans les six mois suivant la publication de la loi mais ont maintenu le taux de 20 % de produits « issus de l’agriculture biologique ».

Etre favorable aux circuits courts ne doit pas signifier l’instauration de seuils obligatoires. Il faut aussi tenir compte des règles de marchés publics et respecter les règles de concurrence, même si celles-ci peuvent évoluer ! Comme le rappelle le ministre de l’Agriculture : « Un critère d’attribution fondé sur l’origine du bien acheté est prohibé, tout comme la mise en place d’un ensemble de critères dont l’objet serait de fonder l’attribution d’un marché sur l’origine géographique du produit. ». Par ailleurs tous les territoires, les grandes villes ne sont pas dans la même situation par rapports aux circuits courts. Enfin le contexte actuel ne permet pas d’accroitre encore les normes imposées aux communes, et les couts de leurs services.

La qualité des produits servis dans les cantines, a déjà beaucoup progressé dans le cadre du programme Nutrition-santé, et il convient d’être pragmatique sur cette question de l’approvisionnement « local », dont la  définition peut vite devenir arbitraire surtout pour les communes urbaines.

Le juste équilibre est souvent bien difficile à trouver et différe nécessairement selon les territoires, les traditions ou les réalités agricoles locales, les modes de concertation sur ces questions,  les possibilités financières de la collectivité,….La restauration collective ne doit pas être confondue avec de la restauration individuelle , mais pour autant la   réponse ne peut être unique. Aucune une règle ou  autorité nationale n’est capable de la définir, et le risque est réel de transformer ces questions en  débats idéologiques plus que rationnels.

Vous trouverez le texte complet de la proposition de loi de Y Jego, sur le site de l’Assemblée nationale.

Le texte voté par l’Assemblée Nationale en janvier et en discussion au sénat

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