Les primaires de la gauche , d’une partie d’entre elle au moins, rentrent dans une phase active , qui sera courte puisque le premier tour est fixé au 22 janvier, et le second tour au 29 . Il reste 15 jours, et je voudrais faire ici quelques constats.
Le premier concerne l’absence du Parti Socialiste. Les militants du PS vont se mobiliser pour leur organisation : ils vont le faire par dévouement. Mais le PS est totalement absent du débat. Les militants n’ont débattu , décidé, d’aucunes orientations pour le quinquennat prochain : cela a été fait dans les précédentes échéances. Finalement il n’y a plus que des écuries présidentielles où chaque candidat fait sa propre cuisine, sa propre alchimie de mesures. Comment une politique peut-elle être portée collectivement si avant, les militants n’ont pas discuté d’un certain nombre de choix. Finalement ce qui se passe conforte l’idée de la fin des partis dans leur existence et fonctionnement actuel. Il n’y a plus de parti, intellectuel collectif, sélectionneur d’idées.
Le second concerne la dérive du processus des primaires lui-même. Le processus des primaires a conduit les primaires de droite à une certaine dérive droitière. Ces primaires de gauche mettent en évidence la même dérive . Il faudrait « être le plus à gauche » possible pour gagner : comment ne pas voir dans ces dérives les germes de désillusions ultérieures ! Il il faudrait multiplier les dépenses publiques nouvelles pour « être à gauche », ou multiplier les baisses d’impôts, sans préoccupation de la cohérence de l’ensemble. Pour couronner le tout, Il faudrait presque ignorer ce qui a été fait ou mieux encore le critiquer !
La troisième remarque la multiplication tout azimut des mesures. Combien ont été évaluée dans leur efficacité ou leur coût. On le sait, on légifère trop , on réglemente trop, au point que trop de lois sont inappliquées conduisant ainsi à ce qu’on s’habitue à ne plus appliquer les règles collectives. La logique est hélas d’occuper , dans ce débat trop court, l’espace médiatique par des mesures nouvelles, qui s’empilent, qui éventuellement surprennent. On attend une vision de l’entreprise , du rôle de l’Etat, de l’Europe, … dans une élection présidentielle, plus que des mesures ponctuelles .
Ce triple constat donne raison d’une certaine façon à ceux qui comme Macron ou Mélenchon, n’ont pas voulu s’engager dans ce processus des primaires pour ne pas en être prisonnier . Quand on est sortant la légitimité normale va à celui qui a été élu, et les primaires n’ont pas leur place : les Américains l’ont bien compris qui n’organisent pas de primaires quand le Président sortant se représente . Les Primaires pour être valables doivent être admises par tous les candidats du même camp, et s’organiser dans la durée nécessaire à un vrai débat, pas dans la précipitation .
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